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Trois ans après la mort de Mandela, "son" hôpital pour enfants devient réalité


 L’ancien président sud-africain Nelson Mandela fête la veille de son 77e anniversaire avec des enfants à Johannesburg, le 17 juillet 1995, où il a obtenu son premier emploi en tant que policier.
L’ancien président sud-africain Nelson Mandela fête la veille de son 77e anniversaire avec des enfants à Johannesburg, le 17 juillet 1995, où il a obtenu son premier emploi en tant que policier.

C'était un des derniers rêves de Nelson Mandela. Trois ans après sa mort, il est en passe de se concrétiser. D'ici quelques jours, l'hôpital pour enfants qui porte le nom du héros de la lutte contre l'apartheid ouvrira ses portes à Johannesburg.

Aux trois étages du bâtiment dressé au coeur du campus de la prestigieuse université du Witwatersrand, les ouvriers s'appliquent à effacer les dernières traces des travaux, tandis que les techniciens testent déjà ses équipements. Tout doit être prêt pour le 2 décembre et l'arrivée des premiers patients.

Un peu à l'image de la vie de son inspirateur, la naissance de l'hôpital Nelson Mandela fut un combat.

Dix longues années d'efforts pour récolter les fonds nécessaires à sa construction, dans un pays économiquement au ralenti et privé de la force de persuasion de son inspirateur.

"C'est un miracle, ou quasiment", lâche avec une pointe de soulagement dans la voix Sibongile Mkhabela, la patronne du Fonds Nelson Mandela pour les enfants. "Cet hôpital pour enfants était un rêve, rien qu'un rêve et une idée".

Tout au long de son parcours, le premier président noir d'Afrique du Sud a fait du bien-être des jeunes générations une priorité.

"L'Histoire nous jugera sur les différences que nous pourrons faire dans la vie quotidienne des enfants", résumait-il en 2002 lors d'un discours au siège de l'ONU à New York.

Malgré l'incontestable aura de Nelson Mandela, les promoteurs du projet ont éprouvé les pires difficultés à lever 100 millions de dollars (93 M euros) pour boucler leur budget.

La faute à la santé déclinante de leur héros, qui a vite limité ses apparitions publiques à la portion congrue.

"Ça a été très difficile de le faire sans lui", confie Mme Mkhabela. "Il était encore avec nous quand nous avons commencé, il voulait aider mais sa santé n'était pas très bonne, donc j'ai dû apprendre rapidement à faire avancer les choses sans lui".

Dernier cri

Dans cette course à obstacles, l'hôpital a aussi souffert de la concurrence d'autres urgences humanitaires, comme la guerre en Syrie. "En terme de besoins, l'Afrique du Sud ne figurait pas en tête des priorités", résume la patronne de la fondation.

La construction a finalement débuté en 2014, grâce aux dons de philanthropes célèbres, comme la Fondation Bill Gates, et d'une flopée de quidams qui ont versé l'équivalent de quelques euros.

D'une capacité de 200 lits, l'hôpital Nelson Mandela se veut à la pointe de la technologie. Avec ses 450 infirmières et 150 médecins, il offre toute la gamme des soins dernier cri en matière de cancérologie, cardiologie ou neurologie.

"Nous sommes fiers et enthousiastes à l'idée de pouvoir dire le 2 décembre à toute l'Afrique qu'il existe ici un hôpital capable de soigner des malades qui ne pouvaient auparavant l'être qu'en Europe", s'enorgueillit Joe Seoloane, le directeur de la Fondation pour l'hôpital pédiatrique.

Entièrement connecté, l'établissement a prévu de diffuser certaines des opérations qui y seront pratiquées dans le but de former des médecins des parties les plus reculées y compris dans les pays voisins.

"Vous pouvez faire ce qu'il faut en Afrique du Sud, vous serez quand même débordés si vous ne transformez pas en même temps les systèmes de santé dans toute l'Afrique australe", justifie Sibongile Mkhabela.

"L'idée est moins d'admettre tous les enfants de la région que de faire des efforts de formation suffisants pour que toute la région en profite", professe-t-elle.

Dans un pays où le système de santé public souffre de nombreuses carences, les promoteurs de l'hôpital pour enfants ont voulu leur établissement ouvert aux plus démunis.

"Aucun enfant ne sera refusé parce que (sa famille) ne peut pas payer", assure Joe Seoloane.

"Mais nous aimerions que les parents qui en ont les moyens, payent", s'empresse-t-il d'ajouter. "Sinon nous ne pourrons pas faire marcher l'hôpital. Les coûts opérationnels seront financés par le gouvernement et par les patients qui peuvent payer".

Avec AFP

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