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13% de la population adulte mondiale est obèse


Un Américain dans New York, 8 mai 2014
Un Américain dans New York, 8 mai 2014

En plein essor dans le monde, l'obésité touche près de 650 millions d'adultes, soit 13% de la population mondiale adulte, un pourcentage qui pourrait atteindre 20% d'ici 2025 si le rythme de progression actuelle de cette épidémie se maintient.

"En 40 ans, nous sommes passés d'un monde où l'insuffisance pondérale était deux fois plus importante que l'obésité à un monde où les personnes obèses sont plus nombreuses que celles en sous-poids", souligne le Pr Majid Ezzati, de l'Imperial College de Londres, qui a coordonné cette étude publiée dans la revue médicale britannique The Lancet.

Présentée comme l'une des plus complètes réalisées à ce jour sur le sujet, elle se fonde sur des données concernant quelque 19 millions de personnes âgées de 18 ans et plus, vivant dans 186 pays.

Par extrapolation, elle évalue le nombre d'obèses adultes à 641 millions en 2014, dont 375 millions de femmes et 266 millions d'hommes. En 1975, ils n'étaient que 105 millions. Une explosion liée notamment à une alimentation industrielle et trop riche, mais aussi à des prédipositions génétiques.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), une personne est considérée comme obèse lorsque son indice de masse corporelle (IMC, qui correspond au rapport entre poids et taille) dépasse les 30 kg/m2.

Au-delà de 35, on parle d'obésité sévère.

En 40 ans, l'IMC moyen est, selon l'étude, passé de 21,7 à 24,2 chez les hommes et de 22,1 à 24,4 chez les femmes adultes, soit une augmentation de poids de 1,5 kg tous les 10 ans en moyenne.

"Si la progression de l'obésité se poursuit au même rythme, en 2025 environ un cinquième des hommes (18%) et des femmes (21%) seront obèses dans le monde tandis que 6% des hommes et 9% des femmes seront atteints d'obésité sévère", préviennent les auteurs.

Le pourcentage des obèses a triplé chez les hommes, passant de 3,2% en 1975 à 10,8% en 2014, et plus que doublé chez les femmes (passant de 6,4% à 14,9%), avec des disparités très importantes selon les pays.

L'obésité constitue désormais "un problème important de santé publique" dans de nombreuses régions à revenu intermédiaire (Pacifique, Moyen-Orient, Afrique du nord, certains états d'Amérique du sud ou des Caraïbes), relève l'étude.

Si l'IMC est resté globalement stable entre 1975 et 2014 chez les femmes japonaises et la plupart des femmes européennes (à l'exception notable des Britanniques), les six pays riches anglophones (USA, Royaume-Uni, Australie, Canada, Irlande et Nouvelle-Zélande) présentent des résultats nettement plus inquiétants : ils accueillent aujourd'hui un cinquième des adultes obèses dans le monde, soit 118 millions de personnes, et 27% des obèses sévères, soit 50 millions.

La palme revient toutefois à la Polynésie et à la Micronésie, des îles du Pacifique où 38% des hommes et la moitié des femmes adultes sont obèses. Aux Samoa américaines, des îles dans le sud du Pacifique, l'IMC moyen culmine aujourd'hui à 34,8 chez les femmes et 32,2 chez les hommes adultes, contre 28 aux Etats-Unis.

Si des politiques de lutte contre l'obésité ne sont pas mises en oeuvre "rapidement" dans le monde, des "conséquences sanitaires d'une ampleur inconnue" sont à craindre, a déclaré le Pr Ezzati à l'AFP.

A l'inverse, l'insuffisance pondérale - ou sous-poids - (IMC inférieur à 18,5) liée à la malnutrition reste un problème majeur dans d'autres régions du monde, comme l'Asie du sud ou certains états d'Afrique.

Selon l'étude, près d'un quart de la population était en sous-poids en Asie du sud en 2014, contre 12% à 15% de la population en Afrique centrale et orientale.

Le Timor-Lest (nom officiel du Timor oriental), l'Ethiopie et l'Erythrée avaient les IMC moyens les plus bas du monde en 2014, aux environs de 20.

Le sous-poids est tenu pour responsable d'une mortalité accrue chez les femmes et les très jeunes enfants avant et après l'accouchement, et accroît le risque de décès lié à des maladies infectieuses comme la tuberculose. L'obésité favorise, elle, certains cancers et les maladies cardiovasculaires.

Avec AFP

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