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Le nouveau gouvernement somalien n’est toujours pas approuvé


L’avenir de ce cabinet et celui du gouvernement fédéral de transition, dont le mandat expire dans moins d’un an, sont compromis disent les experts.

Moins d’un mois après sa nomination par le Parlement, le premier ministre Mohamed Abdoullahi Mohamed fait face à une opposition farouche, alors qu’il tente de former son gouvernement.

Il y a deux semaines Mr. Mohamed a annoncé au parlement les membres de son nouveau cabinet, une équipe de technocrates essentiellement issus de la diaspora somalienne. Le groupe de 18 ministres a été largement salué pour sa compétence et son engagement à reconstruire le pays.

Mais lundi, en raison de divergences sur la procédure à savoir s’il fallait opter pour un vote ouvert ou secret, le parlement n’a pas approuvé la nouvelle équipe.

Des bagarres ont même éclaté entre les 550 membres du parlement, selon certains médias, obligeant le président de l’Assemblée, Chérif Hassan Cheikh Aden à reporter le vote sine die.

Depuis sa nomination par le président Cheikh Chérif Cheikh Ahmed, Mohamed Abdullahi Mohamed a répété qu’il formerait un gouvernement basé sur l’expérience.

Le gouvernement fédéral de transition a jusqu’ici fonctionné avec le système 4.5 qui préconise un partage équitable du pouvoir entre les 4 principaux clans et une coalition de groupes minoritaires du pays. Le premier ministre Mohamed a été salué pour sa volonté de rompre avec ce système. Mais vivement critiqué par une frange de députés qui pensent que cet équilibre est nécessaire pour la légitimité du gouvernement.

Or, pour l’expert somalien Afyare Elmi de l’Université du Qatar, ce genre de critiques cache plutôt des intentions de corruption. « Ça n’a rien à avoir avec la légitimité du gouvernement. Le problème est que certains politiques somaliens profitent du statu quo qu’ils essaient d’alimenter et de maintenir. Aujourd’hui, ils ne peuvent pas laisser un changement de cette magnitude avoir lieu !

Selon le professeur Elmi, l’équipe choisie par le premier ministre Mohamed est la meilleure de l’histoire de la Somalie. Il a dit à la VOA que c’est une chance inouïe qui permettra au gouvernement de transition de remplir son mandat avant son expiration en août 2011. Et il semble qu’une bonne partie des somaliens partage cet avis.

Quelques heures après la session parlementaire de lundi des somaliens étaient venus exprimer leur soutien au nouveau premier ministre et avaient appelé le parlement à approuver rapidement le cabinet.

Pour plusieurs analystes cette impasse est un nouveau pas vers l’effondrement du fragile gouvernement de transition. Depuis sa formation en 2004 au Kenya, il est aux prises avec les querelles intestines entre les différents clans et marqué par l’incompétence.

Le gouvernement à moins de 10 mois pour rédiger une nouvelle constitution et organiser des élections générales. Une partie qui ne s’annonce pas facile.

Mais pour le professeur Elmi, c’est une situation de gagnant/gagnant qui se présente au nouveau premier ministre. « Si le nouveau cabinet est approuvé, il s'attaquer à la corruption et cela aura un impact important sur le système politique somalien. Le cas contraire, le gouvernement fédéral de transition sera dissout et une autre instance sera mise su pied, ce qui sera bénéfique aussi pour le pays».

Selon cet expert, le président Cheikh Chérif Cheikh Ahmed sera remplacé par un autre pour faciliter la nomination du nouveau cabinet, appuyé par la communauté internationale.

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