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Tanzanie : Zanzibar retourne aux urnes après l'annulation des élections d'octobre


Seif Sharif Hamad, 2e vice-président de Zanzibar, lors d'une conférence en Tanzanie le 11 janvier 2016. (REUTERS/Emmanuel Herman)
Seif Sharif Hamad, 2e vice-président de Zanzibar, lors d'une conférence en Tanzanie le 11 janvier 2016. (REUTERS/Emmanuel Herman)

Après le scrutin annulé du 25 octobre, le principal parti d'opposition à Zanzibar a promis de boycotter les élections de dimanche, alors que 500 000 électeurs sont appelés aux urnes.

Le principal parti d'opposition à Zanzibar a promis de boycotter les élections prévues dimanche sur l'archipel semi-autonome tanzanien, organisées après l'annulation controversée du scrutin d'octobre dont l'opposition avait revendiqué la victoire.

Quelque 500.000 électeurs sont à nouveau appelés aux urnes pour élire le président de cet archipel de l'océan Indien et les députés de l'Assemblée locale. Cinq députés seront ensuite choisis pour siéger au Parlement national.

Un premier scrutin avait eu lieu le 25 octobre, en même temps que les élections nationales. Le président de la Commission électorale locale (ZEC), Jecha Salim Jecha, avait décidé d'en invalider les résultats en raison de "fraudes massives".

Les Etats-Unis et l'Europe avaient, en vain, tenté de faire pression pour que ces résultats soient reconnus. Le principal parti d'opposition de l'archipel, le Front civique uni (CUF), a de son côté dénoncé une manoeuvre pour le priver de la victoire.

Au lendemain des élections, Seif Sharif Hamad, vice-président de Zanzibar et chef du CUF, s'était déclaré vainqueur de la présidentielle locale, affirmant avoir recueilli 52,87% des voix, contre 47,13% au président Ali Mohamed Shein, du Chama Cha Mapinduzi (CCM), le parti au pouvoir à Zanzibar et en Tanzanie.

Les deux partis se partagent le pouvoir sur l'archipel, comme le prévoit depuis 2010 la Constitution de Zanzibar, afin d'empêcher les affrontements post-électoraux récurrents sur ce territoire.

Le CUF a appelé au boycott de ce second scrutin, alors que les réunions publiques ont été interdites pendant la campagne, pour éviter toute violence.

Malgré tout, ces dernières semaines, des maisons ont été brûlées, des personnes rouées de coups et arrêtées, et une bombe artisanale a explosé devant la maison du chef de la police zanzibarite, ne causant que des dommages mineurs.

"Un avenir sombre"

Le CUF a rejeté les accusations de la police, qui lui a imputé ces violences. Il a répliqué en reprochant à la police et à une milice secrète proche du pouvoir de s'attaquer aux membres de l'opposition.

"L'avenir démocratique de Zanzibar est sombre", a estimé Nassor Ahmed Mazrui, un haut responsable du CUF. "Il y a des violations des droits de l'Homme juste parce que nous nous opposons à un nouveau scrutin. Mais nous continuerons à nous y opposer, même après les élections", a-t-il promis.

Le chef de la police Hamdan Omar Makame a mis en garde contre toute tentative de perturber le vote. "Nous allons tout faire pour nous assurer que le scrutin de dimanche se déroule dans le calme. Ceux qui s'y opposent devraient rester chez eux", a-t-il affirmé.

Une dizaine d'autres candidats participent à l'élection présidentielle. Mais aucun ne devrait menacer le président sortant.

L'annulation des élections à Zanzibar n'avait pas empêché que le résultat du scrutin présidentiel d'octobre soit validé à l'échelon national. John Magufuli (CCM) avait ainsi succédé à Jakaya Kikwete, du même parti, comme président de la Tanzanie.

La Tanzanie est née en 1964 de l'union du Tanganyika - continental - et de l'archipel de Zanzibar, qui bénéficie de son propre président, et d'un gouvernement et d'un Parlement locaux.

Zanzibar a été le théâtre de tensions politiques et interconfessionnelles ces dernières années - avec des attaques à la grenade - et ces violences ont affecté le secteur clé du tourisme.

Des dissensions sont aussi apparues sur l'avenir de l'union, certains partis d'opposition, y compris le CUF, réclamant un retour à l'indépendance dont Zanzibar avait joui brièvement au début 1964.

AFP

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