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Syrie: frappes aériennes du régime et de la Russie sur les régions rebelles


Les quartiers tenus par les rebelles à Alep, Syrie, après des ftappes aériennes, le 11 octobre 2016.
Les quartiers tenus par les rebelles à Alep, Syrie, après des ftappes aériennes, le 11 octobre 2016.

La Russie a mené mardi ses premiers raids aériens sur la Syrie à partir de son porte-avions en Méditerranée au moment où l'armée de l'air syrienne frappait pour la première fois depuis un mois des quartiers résidentiels d'Alep tenus par les insurgés.

"Pour la première fois de l'histoire de la flotte russe, le porte-avions Amiral Kouznetsov a pris part à des opérations armées", faisant décoller depuis son bord des avions Su-33, a déclaré le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, lors d'une réunion avec le président Vladimir Poutine et l'état-major.

L'armée russe a, selon lui, débuté une opération d'ampleur visant à frapper les positions de l'organisation Etat islamique (EI) et du front Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra, Al-Qaïda en Syrie) dans les régions d'Idleb et d'Homs, dans le nord-ouest et le centre du pays. Cette opération a également impliqué la frégate russe Amiral Grigorovitch, qui a tiré des missiles de croisière Kalibr.

A Washington, la diplomatie américaine a condamné les frappes "inexcusables" menées par la Russie et par le régime syrien. Moscou a réagi en dénonçant une "rhétorique" basée sur des "mensonges".

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les frappes russes ont visé à Idleb les localités de Saraqeb, Jisr al-Choughour, Ariha, Maaret al-Noomane, Kafar Nebbol, des places fortes de l'opposition, qui contrôle quasiment toute la province.

Le porte-avions Amiral Kouznetsov est arrivé la semaine dernière au large des côtes syriennes pour renforcer le dispositif militaire russe dans ce pays déchiré par la guerre depuis 2011 et où Moscou mène depuis plus d'un an une opération en soutien aux forces du régime du président Bachar al-Assad.

Au même moment, après une pause d'un mois, l'armée de l'air syrienne a repris ses bombardements de la partie est de la ville septentrionale d'Alep, tenue par les rebelles, a affirmé l'OSDH.

- 'Barils d'explosifs' -

Selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, "les forces du régime ont mené des raids et largué des barils d'explosifs sur plusieurs quartiers résidentiels de l'est d'Alep pour la première fois depuis le 18 octobre".

D'après un photographe de l'AFP, les quartiers de Sakhour et de Massaken Hanano ont été visés, l'OSDH faisant état d'au moins cinq civils tués et de nombreux blessés dans les frappes.

Le correspondant de l'AFP a fait état de six raids sur Sakhour et de deux barils explosifs largués par hélicoptère sur le quartier. Il a vu des blessés évacués et pour la première fois, des avions larguer des leurres pour ne pas être touchés par des missiles sol-air.

Les aviations russe et syrienne avaient cessé leurs raids le 18 octobre, trois jours avant une trêve destinée selon Moscou et Damas à favoriser la sortie des rebelles de la zone tenue par les insurgés.

Ancienne capitale économique de la Syrie, Alep est un enjeu majeur tant pour le régime que pour les insurgés, qui s'affrontent depuis 2011 dans une guerre ayant fait plus de 300.000 morts et entraîné la pire crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale.

Les forces gouvernementales tentent de prendre le contrôle total de la deuxième ville du pays divisée en secteurs rebelles et secteurs sous contrôle du régime (à l'ouest).

- Hôpitaux endommagés -

Au cours des dernières 24H, trois hôpitaux situés dans la province d'Alep ont en outre été endommagés par des frappes aériennes, rapporte l'OSDH, faisant état de blessés parmi le personnel médical et les patients.

"Nous condamnons avec force la reprise des raids aériens en Syrie par les Russes ainsi que les dernières attaques du régime syrien contre des hôpitaux. Nous estimons qu'il s'agit d'une violation du droit international", a déclaré la porte-parole du département d'Etat américain Elizabeth Trudeau.

Cette déclaration "démontre une nouvelle fois que la rhétorique du Département d'Etat sur la situation en Syrie est basée sur des mensonges", a rétorqué dans la soirée le porte-parole du ministère russe de La Défense, le général Igor Konachenkov.

Il a ajouté qu'il y aurait bientôt un "nouveau porte-parole du département d'Etat qui n'aura pas à assumer" les déclarations de son prédécesseur.

Dans un entretien accordé à la télévision portugaise RTP, le président syrien Bachar al-Assad a été plus loin, estimant que le président américain élu Donald Trump pourrait devenir "un allié naturel" au même titre que les Russes et les Iraniens s'il luttait contre le terrorisme comme l'entend le régime de Damas.

Il s'agit de la première opération d'envergure en Syrie depuis l'élection à la présidence américaine de Donald Trump, qui a suggéré qu'il allait travailler plus étroitement avec la Russie sur la Syrie.

Avec AFP

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