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Syrie : l’ASL incrédule face à la proposition d’aide de la Russie


L'Américain John Kerry (g.) et le Russe Sergueï Lavrov (d.) à Vienne, le 23 octobre 2015. (Carlo Allegri/Pool Photo via AP)
L'Américain John Kerry (g.) et le Russe Sergueï Lavrov (d.) à Vienne, le 23 octobre 2015. (Carlo Allegri/Pool Photo via AP)

Une offre de soutien de la Russie à l’opposition syrienne a été rejetée par l’Armée syrienne libre samedi. Les rebelles estiment en effet qu’ils sont les premiers visés par les bombardements russes.

La Russie monte en première ligne dans le dossier syrien. Dans une interview diffusée à la télévision russe samedi 24 octobre, son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s’est dit prêt à "prêt à soutenir aussi l'opposition patriotique, y compris la prétendue Armée syrienne libre, depuis les airs" afin "d'approcher les gens qui peuvent les représenter et représenter les groupes armés qui combattent le terrorisme".

Sans surprise, l'annonce a laissé incrédules les représentants de l'Armée syrienne libre (ASL), qui accusent la Russie de viser essentiellement les groupes rebelles dits modérés depuis le début de sa campagne de frappes aériennes, fin septembre. Et ce d'autant plus que le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov avait déclaré vendredi que Moscou n'arrivait pas à identifier d'"opposition modérée" en Syrie.

"La Russie bombarde l'ASL et veut maintenant coopérer avec nous tout en restant lié avec Assad ? Nous ne comprenons pas du tout la Russie", a ainsi réagi le lieutenant-colonel Ahmad Saoud, porte-parole de la Division 13.

Lavrov estime nécessaire de préparer des élections en Syrie

"Au lieu d'évoquer sa volonté de collaborer avec l'ASL, la Russie devrait arrêter de les bombarder", a déclaré Samir Nashar, un représentant de la coalition de l'opposition, affirmant que "80 % des frappes russes visent l'ASL".

Sergueï Lavrov a également affirmé avoir bon espoir d'amener toutes les parties du conflit syrien "à la table des négociations" dans un proche avenir, estimant même qu'il était "nécessaire de préparer des élections présidentielle et législatives" en Syrie.

Là aussi, cette proposition a été catégoriquement rejetée par les rebelles syriens soutenus par l'Occident. Samir Nashar l'a jugé absurde, assurant que la Russie essayait de "contourner les demandes du peuple syrien pour un départ d’Assad".

Vendredi, une réunion quadripartite entre la Russie, fidèle allié de Damas, et le trio Etats-Unis - Arabie saoudite - Turquie, farouches adversaires du président syrien Bachar al-Assad, a eu lieu à Vienne.

"Coopération" militaire entre la Russie et la Jordanie

Moscou a créé la surprise en annonçant une nouvelle alliance : une "coordination" de ses opérations militaires dans le ciel syrien avec la Jordanie, membre de la coalition internationale menée par les Etats-Unis contre l'organisation Etat islamique (EI).

Sur le terrain, les frappes de l'aviation russe continuent, le chef du Parlement syrien Jihad al-Lahham affirmant même que les opérations conjointes russo-syriennes "commencent à donner de grands résultats".

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, au moins 28 jihadistes de l'EI et 21 rebelles ont été tués dans la région d'Alep, dans une bataille pour le contrôle de la route Alep-Damas.

L'ONG évoque aussi la mort de six personnes, dont trois enfants, dans des raids aériens russes au nord de la province de Hama (centre).

Avec AFP

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