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Soudan du Sud : faute de gouvernement d'union, les bailleurs cessent de payer les hôtels des rebelles


Ramadan Hassan Lako, à la tête d'une délégation de l'opposition armée du Sud-Soudan, sourit à un membre du gouvernement à l'arrivée à la capitale du pays Juba après la deuxième année de l'exil, 21 décembre 2015.
Ramadan Hassan Lako, à la tête d'une délégation de l'opposition armée du Sud-Soudan, sourit à un membre du gouvernement à l'arrivée à la capitale du pays Juba après la deuxième année de l'exil, 21 décembre 2015.

Les bailleurs internationaux vont cesser de payer les notes d'hôtel où sont hébergés depuis un mois près de 250 délégués de la rébellion sud-soudanaise chargés de la formation d'un gouvernement d'union nationale, au point mort à la veille de l'expiration de l'échéance.

Les Etats-Unis et la "Troïka" (Union européenne, Royaume-Uni et Norvège), parrains historiques de l'indépendance en juillet 2011 du Soudan du Sud, ont souligné avoir "fourni un soutien financier très substantiel" pour acheminer 240 rebelles dans la capitale et les loger au cours du mois écoulé.

Le paiement des notes d'hôtels - estimées à plusieurs dizaines de milliers de dollars - était "exceptionnelle et ponctuelle", afin d'aider à la formation du gouvernement d'unité nationale, rouage-clé du mécanisme de partage du pouvoir prévu par l'accord de paix conclu fin août pour mettre fin à deux ans de guerre civile au Soudan du Sud.

Les garants de l'accord ont donné jusqu'au 22 janvier au camp du président Salva Kiir et à la rébellion dirigée par son ancien vice-président Riek Machar pour former ce gouvernement, après l'expiration sans avancée de plusieurs échéances prévues par le texte.

"Le processus semble bloqué", regrettent les bailleurs dans leur communiqué, "c'est pourquoi l'aide pour tous ceux à qui est fourni un hébergement à Juba cessera à cette date" du 22 janvier.

"Cela ne signifie pas que nous allons cesser de soutenir le processus de paix. Les parties ont l'opportunité de montrer leur engagement et de trouver une solution pour permettre à sa mise en place de continuer", expliquent-ils, exhortant "les parties à faire tout leur possible et à agir conformément à la lettre et l'esprit de l'accord de paix pour respecter la date-limite".

Ils indiquent qu'ils "ne pourront mobiliser une aide extérieure supplémentaire que" si un gouvernement d'union est formé et si "un engagement sincère d'appliquer l'accord est pris".

Durant près de 18 mois de négociations largement infructueuses, les délégués des deux camps avaient vécu tous frais payés dans des hôtels de luxe d'Addis Abeba, ne signant qu'une série de cessez-le-feu immédiatement violés, alors que leur population continuait de subir de terribles atrocités et la faim.

Le manque de fermeté des médiateurs est-africains avait été critiqué et de fortes menaces de sanctions internationales avaient fini par convaincre MM. Kiir et Machar de signer l'accord.

Devenu indépendant en juillet 2011, sur les ruines de décennies de conflit avec Khartoum, le Soudan du Sud a replongé dans la guerre le 15 décembre 2013, quand des combats ont éclaté au sein de la jeune armée nationale, minée par des dissensions politico-ethniques alimentées par la rivalité à la tête du régime entre MM. Kiir et Machar.

Malgré l'accord de paix, les combats se poursuivent sur le terrain.

Avec AFP

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