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Les garants de l'accord demandent aux belligérants l'accès aux zones menacées de famine au Soudan du Sud


Des déplacés de guerre recoivent une aide alimentaire au sud Soudan.AP Photo/Jason Patinkin)
Des déplacés de guerre recoivent une aide alimentaire au sud Soudan.AP Photo/Jason Patinkin)

Dans ces zones de conflit, l'ONU estime que des dizaines de milliers de personnes risquent de mourir de faim.

Déja en octobre, des experts de l'ONU ont mis en garde contre "un risque concret de famine" menacant de tuer 30.000 personnes, en cas de poursuite des combats entre l'armée et les rebelles de Riek Machar dans certaines zones inaccessibles aux agences humanitaires. Ce qui semble devenir une réalité.

"Seule une fraction de la nourriture d'urgence" a pu y être acheminée "en raison de restrictions imposées aux convois d'aide et de l'insécurité", a expliqué l'ancien président botswanais Festus Mogae, chef de la Commission de surveillance et d'évaluation (JMEC) de l'accord conclu fin août entre le chef de l'Etat Salva Kiir et son ex-président Riek Machar pour mettre fin à la guerre civile qui les oppose depuis deux ans.

Les zones concernées se situent dans l'Etat septentrional d'Unité, l'un des principaux champs de bataille du conflit. De l'aide a pu depuis y être distribuée, mais les combats se sont poursuivis au Soudan du Sud malgré l'accord de paix. Ce qui ne garantit aucune amélioration de la situation.

"Les projections montrent que les choses vont empirer", a prevenu Festus Mogae lors d'une réunion de la JMEC à Juba, appelant les chefs militaires des deux camps à "une coopération totale et inconditionnelle avec les agences humanitaires, afin que les manques soient comblés avant qu'il ne soit trop tard".

Il a rappelé aux dirigeants des deux camps qu'ils devaient faire en sorte que les combats cessent sur le terrain, au moment ou avance la mise sur pied d'un gouvernement d'union nationale - rouage essentiel du mécanisme de partage du pouvoir prévu par l'accord de paix. "Des doutes naîtront rapidement sur le sens de ce nouveau gouvernement s'il ne règle pas diligemment la situation humanitaire à laquelle est confronté le pays", a-t-il estimé.

Devenu indépendant en juillet 2011, sur les ruines de décennies de conflit avec Khartoum, le Soudan du Sud a replongé dans la guerre en décembre 2013, quand des combats ont éclaté au sein de l'armée, minée par des dissensions politico-ethniques alimentées par la rivalité à la tête du régime entre Salva Kiir et Riek Machar.

Gouvernement et rébellion sont tous deux accusés d'atrocités à grande échelle - massacres ethniques, viols, torture, meurtres et recrutement d'enfants, déplacements forcés de populations. De nombreuses milices ethniques se sont jointes aux combats, prêtant main-forte à l'armée ou à la rébellion, et échappent pour une grande partie au contrôle des chefs politiques des deux camps.

Avec AFP

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