Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Le Sénégal accueille deux anciens prisonniers de Guantanamo


Salem Abdul Salem Ghereby et Omar Khalif Mohammed Abu Baker Mahjour Umar sont arrivés au Sénégal.
Salem Abdul Salem Ghereby et Omar Khalif Mohammed Abu Baker Mahjour Umar sont arrivés au Sénégal.

Deux Libyens qui étaient détenus à la prison américaine de Guantanamo ont été transférés au Sénégal. Une décision applaudie ar l'ONG Human Right Watch.

"Le ministère de la Défense annonce aujourd'hui le transfert de Salem Abdu Salam Ghereby et Omar Khalif Mohammed Abu Baker Mahjour Umar du centre de détention de la baie de Guantanamo au gouvernement du Sénégal", a écrit le Pentagone dans un communiqué.

Après ce transfèrement, il reste 89 détenus dans la prison controversée qui en a, un temps, accueilli jusqu'à près de 800. Détenus pour beaucoup d'entre eux sans procès et souvent même sans inculpation, certains ont été soumis à des traitements inhumains.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a remercié dans un communiqué le Sénégal d'accueillir les deux prisonniers, précisant qu'ils étaient de nationalité libyenne.

Leur transfert de Guantanamo avait été approuvé par le gouvernement dès 2009, selon le département d'Etat.

Selon le New York Times, les deux Libyens étaient détenus à Guantanamo sans procès depuis 14 ans, soit quasi depuis l'ouverture de la prison en janvier 2002 pour accueillir des suspects des attentats du 11 septembre 2001.Salem Abdu Salam Ghereby, âgé de 55 ans et Omar Khalif Mohammed Abu Baker Mahjour Umar, qui aurait 43 ou 44 ans, avaient des liens avec Al-Qaïda et un groupe libyen de combattants islamistes, selon le journal.

Les Etats-Unis se disent "reconnaissants à l'égard du gouvernement du Sénégal pour son geste humanitaire et sa volonté de soutenir les efforts américains de fermer" la prison, promesse exprimée par le président Barack Obama dès sa campagne présidentielle en 2008.

La prison "affaiblit notre sécurité nationale car elle mobilise des ressources, nuit à nos relations avec des partenaires et des alliés clés et sert d'outil de propagande aux extrémistes violents", réaffirme le département d'Etat.

"Nous employons tous les moyens possibles pour réduire le nombre de détenus à Guantanamo et fermer le centre de détention d'une manière responsable qui protège notre sûreté nationale", ajoute le ministère des Affaires étrangères.

Fermer Guantanamo, un promesse de Barack Obama

L'ONG Human Right Watch se félicite de l'attitude du Sénégal. Pour eux, le gouvernement sénégalais "fait preuve de compassion et démontre son attachement aux droits humains en acceptant de réinstaller deux Libyens détenus par le gouvernement des États-Unis à Guantanamo."

Reed Brody, directeur Afrique de l’association Human Rigths Watch était ce Lundi à la prison de Guantanamo."Le Sénégal a accepté pour des raisons humanitaires comme il y avait beaucoup d’autres pays qui avaient accepté d’accueillir d’anciens détenus de Guantanamo dont l’Allemagne, la France et le Ghana, il y a deux mois." Le Sénégal rejoint ainsi 26 pays tiers qui, depuis 2009, ont accepté d'accueillir au total près d'une centaine d'anciens détenus de Guantanamo.

Selon lui, "il reste 89 détenus dans cette prison américaine à Cuba. A un moment donné, ils étaient 799 détenus mais par la suite, le reste a été peu à peu libéré."

Reed Brody, porte-parole de l'ONG Human Rights Watch joint par Idriss Fall
Attendez s'il vous plaît

No media source currently available

0:00 0:02:51 0:00
Télécharger

Barack Obama a présenté fin février son plan pour fermer la prison avec l'espoir de tenir enfin sa promesse avant son départ de la Maison Blanche en janvier. Mais l'obstacle du Congrès, à majorité républicaine, devrait être difficile à franchir. D'ailleurs Reed Brody "ne croit pas que M. Obama pourra respecter sa promesse d'ici la fin de son mandat dans quelques mois. D’abord les Républicains l’en empêchent. Et même l’administration Obama n’envisage pas de libérer tout le monde."

Le plan Obama ne consiste qu’à transférer des détenus de Guantanamo vers des prisons américaines mais pas de les juger. Pour Human Rigths Watch, "Guantanamo est une débâcle historique, politique et juridique. Les personnes doivent être, soit jugées, soit libérées."

XS
SM
MD
LG