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Séisme en Italie : des "anges sur deux roues" sillonnent la montagne


Photo aérienne du village de Amatrice, dans le centre de l' Italie, après le séisme, le 24 août 2016. (AP Photo/Gregorio Borgia)
Photo aérienne du village de Amatrice, dans le centre de l' Italie, après le séisme, le 24 août 2016. (AP Photo/Gregorio Borgia)

Des "anges sur deux roues", "bikers" bénévoles, sillonnent la montagne en quête de tous ceux que le séisme meurtrier de mercredi en Italie ont rendu inaccessibles aux autres secouristes.

Tous volontaires, ces spécialistes de la conduite des motos tout-terrain parcourent nuit et jour les sentiers de cette région sinistrée du centre de l'Italie, pour apporter des vivres, des médicaments ou tout simplement des nouvelles.

Jeudi matin, penchés au-dessus d'une carte d'état-major, ils étudient les options.

"Vous parcourez cette zone, vous devez juste contrôler. S'il y a des problèmes, des besoins, faites moi savoir", dit Mario, leur coordinateur.

Mario Menicocci, 56 ans, originaire de Venise mais résidant dans le centre de l'Italie, a organisé il y a une quinzaine d'années un groupe de volontaires à moto.

"Pour moi, c'était un peu une évidence. Avoir des motos, qui ont peu ou pas de limite, et les mettre au service d'une bonne cause", dit-il à l'AFP.

"Le groupe est né en 2002 avec le soutien de la protection civile et depuis nous avons aidé à plusieurs reprises, y compris lors du tremblement de terre de L'Aquila", qui a fait plus de 300 morts non loin de là en avril 2009.

"Quand la circulation est interrompue, nous passons, dans la majorité des cas. Un éboulement au milieu d'une rue? Nous le contournons. Un pont écroulé? Nous traversons la rivière", si elle n'est pas trop profonde, raconte Mario.

Coordonnés par la protection civile, la tâche de ces motards au grand coeur est de contrôler le territoire où les autres moyens de transport n'arrivent pas et, en cas de besoin, d'apporter médicaments, nourriture, et instruments de communication.

Selon Mario, moniteur de moto-école tout-terrain en temps normal, lui et ses collègues ont environ 70% de chances en plus de passer là où tous les autres véhicules s'arrêtent.

- Des livres pour remercier -

"Nous avons porté à manger à un vieux monsieur, 80 ans, resté seul dans sa maison dans les collines. Il était tellement content qu'il nous a offert des livres", raconte Ugo Filosa, un des volontaires, au retour d'une mission.

"Au retour, la Croix-Rouge m'a arrêté sur la route pour me demander de porter de toute urgence un médicament", ajoute Ugo.

Giuseppe Vidi, de Pérouse, a 70 ans, mais il n'a pas hésité à enfourcher sa moto et à se présenter pour apporter son concours. "Depuis le tremblement de terre à Assise" en 1997, "je suis à chaque fois volontaire pour proposer mon aide", dit-il.

Emiliano et Pierluigi sont membres du club local de moto. "Nous habitons tout près d'ici, nous avons senti la secousse et nous sommes arrivés pour offrir notre aide, c'est normal, c'est notre région", dit Pierluigi.

Mercredi, ils étaient douze volontaires au total opérant dans la zone. Jeudi, ils n'étaient plus que sept, mais des dizaines, voire des centaines d'autres, se disaient disposés à venir donner un coup de main.

Un groupe sur Facebook a été créé à cet effet et les candidats sont tellement nombreux que Mario doit freiner l'enthousiasme.

"Non, ne venez pas tous maintenant, mais tenez-vous prêts, car une autre secousse forte et qui sait...", dit Mario pour la énième fois au téléphone.

Avec AFP

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