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Sanglant crucifiement philippin du Vendredi Saint


Des touristes regardent passer des fidèles, ensanglantés après l'auto-flagellation lors du traditionnel crucifiement philippin du Vendredi Saint à San Pedro Cutud, province de Pampanga, Philippines, le 29 mars 2013.
Des touristes regardent passer des fidèles, ensanglantés après l'auto-flagellation lors du traditionnel crucifiement philippin du Vendredi Saint à San Pedro Cutud, province de Pampanga, Philippines, le 29 mars 2013.

Des fidèles ont été cloués sur la croix par des soldats romains en armes, vendredi aux très catholiques Philippines, lors du traditionnel, sanglant et spectaculaire crucifiement des dernières heures du Christ.

Plusieurs villages de l'archipel célèbrent chaque année, deux jours avant Pâques, lors du Vendredi Saint, le souvenir de l'un des moments les plus emblématiques de la Passion, au grand dam de l'Eglise, qui ne valide pas.

Et ce vendredi, au moins cinq personnes ont été clouées sur des croix ensuite élevées dans des villages au nord de Manille.

Les clous traversent chaque main et les deux pieds mais ce n'est pas sur eux que repose le poids des pénitents, dont les bras sont également attachés à la croix. Ils ne passent que quelques minutes ainsi crucifiés, avant d'être redescendus et de recevoir des soins.

Sur l'île de Marinduque, dans le sud de l'archipel, des centaines d'autres ont rejoué un épisode moins connu, celui du centurion Longin.

Certaines légendes veulent que ce soldat aveugle aurait de sa lance blessé le flanc droit du Christ, et aurait ensuite été éclaboussé du sang de Jésus, ce qui lui aurait rendu la vue et l'aurait convaincu de changer de camp.

Sur la même île samedi, des soldats captureront Longin le "traître" pour le décapiter.

Raymond Nepomuceno, un des organisateurs, a expliqué à l'AFP qu'il cherchait désormais à convaincre les enfants de participer à ces cérémonies.

"J'ai peur que cette tradition ne disparaisse et il faut que les enfants participent, par dévotion ou pour s'amuser, afin de la préserver", a-t-il dit.

Nemesio de los Reyes a joué au centurion pour le bien de sa famille.

"Je le fais tant que je suis en forme", a-t-il dit à l'AFP. "J'espère que mes prières seront entendues et que mes amis et ma famille resteront en bonne santé."

Des hommes torse nu ont de leur côté cherché à prouver leur foi en se flagellant le dos, préalablement entaillé au rasoir.

C'était la première fois que John Allen Jamig, 17 ans, participait. Il s'est évanoui quand le sang a ruisselé de son dos: "Je ne sais pas pourquoi je me suis senti mal, sans doute parce que je n'avais pas assez dormi la nuit dernière."

Dans le village de San Pedro, au nord de Manille, Ruben Enaje, 56 ans, a été crucifié pour la 31e fois, lors d'un événement sponsorisé par un opérateur philippin de téléphonie.

Et des dizaines de pénitents ont là aussi participé sous le soleil brûlant à une procession en se flagellant, sous les yeux de nombreux touristes philippins et étrangers.

Partout, des vendeurs étaient là pour proposer des boissons fraîches.

L'Eglise philippine, elle, désapprouve ces pratiques en avançant que Jésus Christ a déjà vécu ces moments pour les hommes et qu'il n'y a aucune raison de les répéter.

Avec AFP

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