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Sanctions contre la Russie: les experts s'interrogent sur leur efficacité


A person is thrown and caught as migrants gather and have a party in the northern Greek border station of Idomeni. 
A person is thrown and caught as migrants gather and have a party in the northern Greek border station of Idomeni. 

Ironiquement, dit Stephen Jones du Mount Holyoke College, les difficultés économiques de la Russie ne sont pas nécessairement le fruit des sanctions, mais de la chute du pétrole.

La Norvège – qui n’est pas membre de l'Union européenne (UE) - est le dernier pays à imposer des sanctions à la Russie en réaction à son ingérence en Ukraine. Les États-Unis et l'UE ont déjà imposé plusieurs séries de mesures contre la Russie pour son annexion de la péninsule de Crimée en mars, et son soutien aux séparatistes pro-russes dans l’Est de l’Ukraine. Mais les experts s’interrogent sur leur efficacité.

Anders Aslund, un expert sur la Russie à l'Institut Peterson pour l’économie internationale (Peterson Institute for International Economics), rappelle que les premières sanctions ciblaient les personnes et entreprises directement impliquées dans l'annexion de la Crimée, ou proches du président russe Vladimir Poutine.

« Depuis juillet, ces sanctions sont allées beaucoup plus loin, touchant des secteurs entiers de l'économie russe, notamment la finance, la haute technologie, le secteur de l'énergie et celui de la défense », souligne-t-il.

De nombreux experts, dont Matthew Rojansky du Wilson Center de Washington, se demandent si les sanctions ont eu l’effet recherché. « Cela dépend du but des sanctions, tel que vous le comprenez », estime M. Rojansky. « Il me semble que c'est surtout pour changer les comportements, pour décourager les mauvais comportements. Et si on le comprend ainsi, et bien cela n'a pas marché ».

M. Aslund rappelle que les sanctions ont un effet économique, sans avoir nécessairement l'impact politique recherché. L’économie de la Russie en pâtira, à son avis.

« Le gros problème de la Russie - sa grande vulnérabilité - est que sa dette extérieure atteint 730 milliards de dollars, ce qui est beaucoup d'argent. C'est à peu près 40 % de son produit intérieur brut (PIB) et elle a besoin de refinancer cette dette à hauteur de 160 milliards de dollars par an. Or, cet argent n'est pas disponible maintenant », dit-il.

Autres problème pour la Russie : la chute du pétrole, le prix du baril ayant baissé de 20 % au cours des derniers mois, alors que le pétrole représente 50 % des exportations du pays. Du coup, le rouble s’est déprécié de 20 % depuis le début de 2014. Ironiquement, fait valoir Stephen Jones, expert sur la Russie au Mount Holyoke College, les difficultés économiques de la Russie ne sont pas nécessairement le fruit des sanctions internationales, mais plutôt le fait de sa dépendance du pétrole.

En représailles contre les sanctions occidentales, Moscou a imposé des restrictions sur les importations de poisson, viande, fruits, produits laitiers et légumes en provenance des pays sanctionnant la Russie. Mais selon M. Aslund, cela ne fait qu’alimenter le marché noir, en exacerbant les pénuries.

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