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RSF réclame des preuves de vie d'un journaliste burundais disparu


L'organisation Reporters sans frontières a réclamé aux autorités burundaises des preuves de vie d'un journaliste porté disparu depuis le 22 juillet, date de son arrestation par les services de renseignements (SNR), et appelé le président Pierre Nkurunziza à "tout mettre en oeuvre" pour le retrouver.

"L'organisation demande des preuves de vie du journaliste et l'ouverture d'une enquête officielle pour déterminer où il se trouve", a indiqué RSF dans un communiqué jeudi, au sujet de Jean Bigirimana, collaborateur notamment du journal indépendant Iwacu.

"Si une source au SNR a indiqué la semaine passée que le journaliste était encore en vie et détenu à Bujumbura, Reporters sans frontières est contrainte de constater qu'en l'absence de toute preuve de vie de la part des autorités burundaises, cette information semble de plus en plus improbable", a ajouté l'organisation.

Fin juillet, RSF avait avancé que le renseignement burundais reprocherait à M. Bigirimana ses déplacements fréquents vers le Rwanda voisin, avec lequel le Burundi entretient des relations houleuses. Le journaliste avait été arrêté dans la province de Muramvya (centre) à son retour d'une formation en journalisme dispensée au Rwanda, selon RSF.

"Nous demandons au président Nkurunziza d'exercer tout simplement son rôle de chef de l'exécutif et de demander des comptes à ses services de renseignements pour que l'on sache où se trouve Jean aujourd'hui", a écrit RSF dans le communiqué.

L'organisation de défense de la liberté de la presse a par ailleurs rapporté que deux cadavres ont été retrouvés au fond d'un ravin dans la province de Muramvya, lors d'une enquête menée par le journal Iwacu et "entravée" dans un premier temps par la police.

Il n'a pas été possible de vérifier "si l'un des deux corps était bien celui du journaliste", a souligné RSF, selon laquelle une opération de récupération des cadavres est en cours.

Le Burundi figure en 2016 à la 156e place (sur 180) au classement de la liberté de la presse dans le monde établi par RSF.

Le pays était pourtant considéré comme l'un des rares États des Grands lacs doté d'une presse libre et indépendante, avant le début de la crise déclenchée par l'annonce en avril 2015 de la candidature du président Nkurunziza pour un troisième mandat, qu'il a obtenu en juillet.

Depuis, la quasi-totalité de la presse indépendante burundaise a été réduite au silence. Craignant la répression, une centaine de journalistes ont fui le pays.

"Le Burundi est devenu un pays de non-droit où l'on peut disparaître du jour au lendemain, apparemment sans conséquences", a regretté RSF. "Est-ce cela le projet de société que propose Pierre Nkurunziza à son peuple ?”

Avec AFP

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