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Report du procès de 34 Bantous et Pygmées accusés de crimes contre l'humanité et génocide


En avant-plan, Njikali conduit une cérémonie marquant le passage d'un camp de chasse à un autre sur les terrains de chasse traditionnels de sa famille dans la Réserve de faune à okapis près de la ville d'Epulu, RD Congo.
En avant-plan, Njikali conduit une cérémonie marquant le passage d'un camp de chasse à un autre sur les terrains de chasse traditionnels de sa famille dans la Réserve de faune à okapis près de la ville d'Epulu, RD Congo.

Le procès a été renvoyé au 29 septembre aussitôt ouvert mardi à la cour d’appel de Lubumbashi, chef-lieu de la province du Katanga.

Le procès a été renvoyé au 29 septembre aussitôt ouvert mardi à la cour d’appel de Lubumbashi, chef-lieu de la province du Katanga. La raison évoquée : l'absence de cinq des huit juges qui avaient instruit le dossier.

Les 34 prisonniers - dont 11 Pygmées - ont comparu en petite forme dans une salle bien remplie. Un Pygmée très malade était transporté par un autre prisonnier et a été allongé à même le sol devant les juges, qui ont accepté son transfert à l'hôpital sur demande des 29 avocats des Pygmées.

Les 34 accusés avaient été appréhendés dans le nord du Katanga au cours de plusieurs vagues d'arrestations, dont la première s'est déroulée en juillet 2014. Ils ont ensuite été transférés à Lubumbashi, dans le sud de la province.

En RDC, crimes contre l'humanité et génocide relèvent de la compétence des cours d'appel, comme le prévoit le Statut de Rome, le texte fondateur de la Cour pénale internationale (CPI) dont l'Etat congolais est signataire.

Les crimes contre l'humanité et crimes de génocide sont passibles en RDC de la peine de mort, une sentence qui n'est plus appliquée dans le pays en vertu d'un moratoire, et qui est commuée en prison à vie.

Les Pygmées sont un peuple de chasseurs-cueilleurs présents en RDC, ainsi qu'en Centrafrique, au Congo, au Cameroun ou encore au Gabon. Longtemps marginalisés, méprisés et exploités, les Pygmées de RDC cherchent à faire reconnaître leurs droits mais leurs revendications se heurtent au refus des Bantous.

Depuis 2013 dans le nord du Katanga, les affrontements entre des combattants bantous de l'ethnie luba et des pygmées du sous-groupe batwa se sont souvent soldés par des tueries, des pillages ou des incendies de villages et des déplacements de population.

Le 30 avril, des Luba ont attaqué un camp de déplacés essentiellement batwa près de la localité de Nyunzu. Human Rights Watch estime que les Luba ont "tué au moins 30" batwa, dont des enfants, "à coups de machette, de flèches et de hache".

Benjamin Mulezi wa Banze, président de la communauté pygmée à Lubumbashi, a pour sa part donné un bilan de "63 morts" et demandé une "enquête internationale indépendante" sur ce "massacre".

Avec AFP

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