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RDC : Appel à cesser toute activité pétrolière autour du plus vieux parc naturel d'Afrique


Gorilles de montagne dans le parc des Virunga
Gorilles de montagne dans le parc des Virunga

L'ONG britannique Global Witness appelle les autorités congolaises et ougandaises à "empêcher" toute activité pétrolière aux abords du parc des Virunga en République démocratique du Congo.

L'ONG britannique Global Witness appelle les autorités congolaises et ougandaises à "empêcher" toute activité pétrolière aux abords du parc des Virunga, le plus vieux parc naturel d'Afrique, en République démocratique du Congo, dans un document en ligne jeudi.

Cet appel, signé selon Global Witness par une soixantaine d'autres organisations congolaises ou internationales, comme l'ONG environnementaliste Greenpeace, enjoint l'Unesco et les gouvernements de Kampala et Kinshasa à "conclure un accord visant à empêcher toute exploration et extraction pétrolières ou activités connexes dans la région des Virunga prise au sens large".

"Dans cet accord, tous les permis d'exploration en vigueur dans cette zone, ainsi que tout projet visant à en octroyer de nouveaux, devraient être annulés", ajoute le texte, publié sur le site de Global Witness, ONG spécialisée dans la lutte contre le pillage des ressources naturelles des pays en développement.

L'enjeu, estiment les signataires, est de "préserver l'intégrité" de ce parc situé aux confins de l'Ouganda et classé au patrimoine mondial de l'humanité (dans la catégorie "en péril").

Depuis que l'on soupçonne la présence de pétrole dans le sous-sol des Virunga, l'Unesco a fait savoir à plusieurs reprises que l'exploration et l'exploitation pétrolières étaient "incompatibles" avec le règlement du Comité du patrimoine mondial, et appelle Kinshasa à annuler les trois permis d'exploration sur des concessions à cheval sur de larges portions du parc accordés par la RDC en 2010.

Le parc des Virunga s'étire dans la province du Nord-Kivu le long de la frontière avec le Rwanda et l'Ouganda et abrite plusieurs espèces animales menacées, parmi lesquelles le gorille des montagnes (son emblème), et offre une diversité de paysages exceptionnelle, à l'origine de son classement au patrimoine mondial.

A l'issue d'une intense mobilisation internationale et locale, le groupe français Total, titulaire de l'un des blocs d'exploration (bloc III) s'est engagé à ne pas entrer dans le périmètre du parc, mais il a repris récemment des activités d'explorations dans le voisinage de la réserve, selon des sources proches du dossier.

La société britannique Soco, titulaire du bloc V, qui englobe la majeure partie de la moitié sud du parc, a réalisé en 2014, en dépit de nombreuses protestations, des tests sismiques dans l'enceinte même du parc.

En novembre, les autorités congolaises ont indiqué que les résultats de cette étude attestaient la présence de pétrole dans la zone, alors que Soco indiquait s'être retirée totalement de l'affaire après l'expiration de son permis, dont elle dit n'avoir pas demandé le renouvellement.

Situés au nord du bloc de Total, les blocs I et II, à cheval sur le lac Albert mais sans frontière directe avec les Virunga, ont été attribués à la société Oil of DRCongo de l'homme d'affaires israélien Dan Gertler, proche du président congolais Joseph Kabila. Oil of DRCongo a annoncé en août 2014 avoir décelé la présence de 3 milliards de barils de pétrole dans son périmètre de recherche.

De l'autre côté de la frontière, en Ouganda, les autorités de Kampala ont aussi attribué des permis d'exploration, détenus aujourd'hui notamment par Total et le groupe chinois CNOOC.

Par le passé, Kinshasa a mis en avant la nécessité d'exploiter le pétrole qui pourrait se trouver dans les Virunga au nom du développement économique de la RDC, dont l'immense majorité de la population croupit dans la misère.

A ce jour aucun aval à l'exploration pétrolière dans le parc n'a été donné par les autorités.

Les opposants au forage arguent que dans une région en proie à une violence chronique, cela ne ferait qu'attiser les conflits armés qui déchirent le Nord-Kivu depuis plus de 20 ans.

Avec AFP

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