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RDC: Craintes pour la vie d'un dirigeant de l'opposition


Eugène Diomi Ndongala, avant son incarcération
Eugène Diomi Ndongala, avant son incarcération
Un leader de l'opposition politique en République démocratique du Congo (RDC) est gravement malade, affirme son épouse, alors qu'il croupit en prison, privé des soins nécessaires. Les organisations en faveur des droits humains, et un syndicat international de législateurs ont appelé Kinshasa à libérer Eugène Diomi Ndongala, mais selon son épouse, Patrizia, le gouvernement du président Joseph Kabila reste de marbre jusqu' à présent.

En 2012, Diomi Ndongala, chef du parti de la Démocratie chrétienne, avait forgé un plan pour unir les partis d'opposition derrière un programme commun. Mais le jour de la signature du programme, il a disparu et les autorités ont dit qu'il avait voulu éviter une arrestation. Car la veille, un mandat d'arrêt à son encontre avait été lancé, sur des accusations de viol de mineure.

Trois mois plus tard, il a été retrouvé sur le bord d'une route à minuit, en très mauvaise santé. Il a dû subir une intervention chirurgicale et a déclaré aux médias qu'il avait été maintenu dans une prison secrète. Cette année, il a été arrêté en avril sur le même chef d'accusation pour lequel il n'a jamais été traduit en justice, et quelques jours plus tard, un autre chef d'accusation a été ajouté, celui de complot visant à assassiner le président Kabila.

M. Diomi Ndongola est toujours détenu dans la prison centrale de Kinshasa, où son état de santé s'est rapidement détérioré au cours des trois dernières semaines. Selon Mme Diomi, le prisonnier est pratiquement incapable de bouger, souffre de fortes fièvres et de vomissements fréquents et les seuls traitements qu'il reçoit sont les injections contre la fièvre, de l'aspirine et des analgésiques, en doses excessives.

Mme Diomi évoque les irrégularités qui ont caractérisé, selon elle, l'arrestation et la détention de son époux.

Le plus grave, dit-elle, c'est que la Cour suprême congolaise a statué a trois reprises que M. Diomi Ndongala devait être maintenu sous surveillance à son domicile, mais que le procureur de la République a refusé d’appliquer cette décision. Par ailleurs, le directeur affirme que M. Diomi Ndongala n'est pas sa responsabilité, puisqu'il est censé être en résidence surveillée.

Il y a quelques semaines, souligne Mme Diomi, une délégation de l'Union interparlementaire a rendu visite au procureur de la République pour demander pourquoi Diomi Ndongala n'avait pas été transféré de la prison, mais elle n'a reçu aucune explication.

En réalité, affirme Patrizia Diomi, il ne s'agit pas d'une affaire judiciaire, mais d'un drame politique.

L'ONG congolaise la Voix des sans voix avait annoncé l'année dernière que l'homme qui prétendait être le père de la jeune fille soi-disant violée par Ndongala n'était pas en fait son père et avait récemment été condamné pour chantage.

L'Association Africaine pour la Défense des Droits de l'Homme a qualifié les accusations contre Ndongala de persécution implacable. Et un groupe multipartite de parlementaires britanniques a fait valoir que les accusations portées contre lui sont un stratagème politique pour intimider l'opposition.

Mais le procureur de la République, Kabange Numbi, a déclaré à Radio Okapi que le meilleur endroit pour garder Diomi Ndongala sous surveillance reste la prison centrale.
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