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RDC: "augmentation dramatique" des violations des droits de l'Homme, selon l'ONU


Photo d’archives : Arrestation de manifestants par la police anti-émeutes à Kinshasa, en République démocratique du Congo - lundi 10 janvier, 2005.
Photo d’archives : Arrestation de manifestants par la police anti-émeutes à Kinshasa, en République démocratique du Congo - lundi 10 janvier, 2005.

Le Bureau conjoint de l'ONU aux droits de l'Homme en RDC (BCNUDH) affirme avoir enregistré "260 violations des droits de l'Homme (liées au) processus électoral" avec une tendance à la hausse au cours des derniers mois de 2015.

L'ONU s'est alarmée mercredi dans un rapport de l'"augmentation dramatique" des violations des droits de l'Homme en République démocratique du Congo, à dix mois de la présidentielle devenue incertaine.

"On a constaté une augmentation dramatique des violations des droits de l'Homme (...) de 64% par rapport à 2014", a déclaré le directeur du Bureau conjoint de l'ONU aux droits de l'Homme en RDC (BCNUDH), José Maria Aranaz lors d'une conférence de presse.

"Au total, on a enregistré 3.847 violations des droits de l'Homme dans le territoire" congolais, a-t-il ajouté, indiquant que la province Orientale, le Nord et le Sud-Kivu étaient les provinces les plus touchées.

Selon M. Aranaz qui présentait le rapport annuel de sa structure, les agents étatiques étaient responsables de "49%" de cas de violations et ont "commis aussi 294 exécutions extrajudiciaires".

Le BCNUDH a enregistré "260 violations des droits de l'Homme (liées au) processus électoral" avec une tendance à la hausse au cours des derniers mois de 2015.

M. Aranaz a de nouveau exprimé la préoccupation de son bureau face à la "réduction de l'espace politique et la restriction des libertés publiques" qui, selon lui, "est contraire à l'esprit des élections crédibles".

Le climat politique est très tendu en RDC, où l'opposition accuse le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001 et dont le mandat expire en décembre, de chercher à tout faire pour se maintenir au pouvoir au-delà de la fin de l'année, alors que la Constitution lui interdit de se représenter.

Le 19 janvier, près de 5.000 personnes ont manifesté à Bukavu (dans l'est) pour réclamer la tenue de la présidentielle en 2016, mais à Kinshasa et Lubumbashi, la police a empêché les rassemblements que prévoyait l'opposition à la mémoire de quelques dizaines de morts de la répression d'émeutes contre le pouvoir en janvier 2015.

Depuis plusieurs mois, l'ONU, l'opposition et diverses organisations de défense des droits de l'Homme dénoncent la politique répressive des autorités congolaises.

M. Kabila, réélu en 2011 à l'issue d'un scrutin marqué par des fraudes massives, a proposé la tenue d'un "dialogue national" qui tarde à venir, en vue d'"élections apaisées".

Les opposants de M. Kabila sont divisés entre ceux prêts à accepter de participer à ce forum et ceux qui pressent le pouvoir d'organiser les élections dans les délais prévus par la Constitution.

AFP

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