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Présidentielle centrafricaine : une longue attente commence pour les résultats


Le décompte des bulletins a lieu dans les bureaux de vote qui viennent de fermer, à Bangui, 30 décembre 2015. VOA/Tatiana Mossot
Le décompte des bulletins a lieu dans les bureaux de vote qui viennent de fermer, à Bangui, 30 décembre 2015. VOA/Tatiana Mossot

Les Centrafricains, qui ont voté en nombre et dans le calme pour se choisir un président capable de ramener la paix dans leur pays ravagé par trois ans de violences, ont commencé jeudi à attendre patiemment les résultats, prévus au mieux dans une semaine.

Le vote de mercredi, qui s'est déroulé sans incidents sérieux, s'est prolongé parfois tard dans la nuit dans les bureaux qui avaient ouvert en retard en raison de lenteurs dans l'arrivée et la mise en place du matériel électoral.

"Les bureaux de vote fermeront quand tous les Centrafricains auront voté", avait déclaré mercredi soir le chef de la Mission des Nations unies (Minusca), Parfait Onanga-Anyanga, selon lequel la participation importante et l'absence d'incidents violents ont été "un succès".

Les dépouillements ont commencé dans la foulée mais l'Autorité nationale des élections (ANE) n'a communiqué aucun résultat, même partiel, pour l'instant.

Le Centre de traitement des données dans Bangui était jeudi sous bonne garde de Casques bleus, a constaté l'AFP. Un blindé était positionné et des chicanes en ciment ont été installées devant le bâtiment pour éviter toute éventuelle attaque intempestive de supporteurs de candidats mécontents.

Les favoris satisfaits

Sans surprise, les favoris parmi la trentaine de candidats à la présidentielle se disent déjà "satisfaits" de leurs résultats.

"Les résultats sont très très satisfaisants, a déclaré à l'AFP l'un d'eux, Martin Ziguélé, ancien Premier ministre. Mon parti (le MLPC) fait de bons scores dans les zones où nous sommes peu implantés et dans +nos+ régions c'est un score à la soviétique!".

L'entourage d'Anicet Georges Dologuélé, lui aussi ancien Premier ministre, se dit également satisfait. Selon sa cellule de compilation des données, il arrive "largement en tête" dans la plupart des arrondissements de Bangui et dans plusieurs préfectures de province.

L'autre favori, Karim Meckassoua, plusieurs fois ministre, n'était pas joignable jeudi matin.

Le nom d'un outsider, Archange Touadéra, ancien Premier ministre du président François Bozizé lors de son renversement en 2013, est aussi souvent avancé comme étant en bonne position par différentes sources non officielles.

François Bozizé, sous le coup de sanctions internationales, n'a pu se présenter.

Dans ce très pauvre pays de 4,8 millions d'habitants, essentiellement rural, les électeurs ont participé massivement et dans le calme à la présidentielle et aux législatives qui étaient organisées en même temps, des scrutins plusieurs fois reportés, tant en province que dans la capitale.

Mais l'enthousiasme des électeurs et leur espoir d'un retour de la paix a été parfois entâché par des erreurs dans l'organisation, sans que l'on puisse pour autant parler de fraudes.

L'ANE a relevé mercredi "des erreurs matérielles sur des bulletins de vote dans plusieurs circonscriptions électorales", à Bangui comme en province.

Législatives partielles à venir

"Dans certaines localités, les bulletins de vote pour les élections législatives ne sont pas parvenus dans les bureaux", a indiqué l'ANE dans un communiqué, ce qui va entraîner un certain nombre d'élections partielles, à une date non précisée.

Une attention particulière devrait aussi être portée à la validité des procès-verbaux, afin d'éviter au maximum des recours en justice de candidats perdants.

Les forces internationales (ONU et française Sangaris) se sont fortement mobilisées pour assurer la sécurité du vote, avec une montée en puissance des éléments des Forces armées locales (FACA), qui ont l'avantage de bien connaitre le terrain.

Le renversement du président Bozizé, en mars 2013, par la rébellion à dominante musulmane Séléka de Michel Djotodia a précipité le pays dans un cycle de violences intercommunautaires qui a culminé fin 2013 avec des massacres et le déplacement de centaines de milliers de personnes, contraintes de fuir les exactions des combattants Séléka et des miliciens essentiellement chrétiens anti-balaka.

M. Djotodia a finalement été contraint à la démission début 2014, dans la foulée d'une intervention militaire internationale sous la conduite de la France, ancienne puissance coloniale.

La Centrafrique souffre d'une économie détruite, sous perfusion des bailleurs internationaux qui, France en tête, ont poussé à l'organisation rapide d'élections malgré l'insécurité.

Un probable second tour est prévu le 31 janvier.

Avec AFP

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