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Le président Barack Obama à l'épreuve de Dallas


Un policier se recueille devant un mémorial improvisé au siège de la police de Dallas, le 11 juillet 2016.
Un policier se recueille devant un mémorial improvisé au siège de la police de Dallas, le 11 juillet 2016.

Le locataire de la Maison Blanche s'exprimera mardi lors d'une cérémonie œcuménique dans cette ville de l'Etat du Texas en hommage aux cinq policiers abattus.

Dans la dernière ligne droite de sa présidence, Barack Obama tentera mardi à Dallas de rassembler un pays meurtri et d'offrir une vision d'avenir sur les questions hautement sensibles des armes et des tensions raciales.

Il y a huit ans, son charisme et son message d'espoir ont fait de lui le premier président noir de l'histoire des Etats-Unis, suscitant de réelles attentes sur la capacité de la société américaine à dépasser ses vieux clivages.

Mais aujourd'hui, un sentiment d'amertume domine, le débat politique se résumant le plus souvent à un dialogue de sourd.

Chaque nouvelle fusillade, d'Orlando à Dallas, apporte son cocktail de questions qui empoisonnent le débat et dressent les Américains les uns contre les autres. La révulsion est unanime, mais aucune réaction commune n'émerge.

A Orlando, un homme revendiquant son allégeance au groupe jihadiste Etat islamique fait couler le sang dans une boite gay en utilisant des armes automatiques achetées légalement. A Dallas, un réserviste noir de l'armée de terre américaine, qui avait notamment combattu en Afghanistan, abat des policiers blancs.

Chaque semaine ou presque surgissent des vidéos poignantes d'un homme noir abattu par des policiers dans des circonstances troubles. Les images, qui tournent en boucle sur les réseaux sociaux, marquent les esprits, les manifestations se multiplient.

Les élus -poussés par leurs bases à prendre des positions tranchées- ont du mal à répondre à la colère qui gronde, dans un climat de défiance vis-à-vis de la classe politique.

Barack Obama se retrouve souvent au coeur des critiques.

Des militants de la cause noire l'accusent d'être trop indulgent, de ne pas dénoncer avec suffisamment de force et de clarté ce qu'ils jugent être un racisme latent au sein des forces de police.

Les défenseurs acharnés du droit au port d'armes semblent ne même plus prêter attention aux appels au sursaut du président américain. La défiance des conservateurs vis-à-vis du président démocrate est totale.

- Aspirations communes? -

Depuis plusieurs mois, Barack Obama tente de faire baisser la tension en rappelant aux Américains leurs valeurs et leurs aspirations communes, en les appelant à prendre de la hauteur.

A de nombreux égards, 2016 n'a rien à voir avec les années 1960 durant lesquelles des villes américaines brûlaient et les frères Kennedy et Martin Luther King furent assassinés, martèle-t-il.

Mardi, à Dallas, où il s'exprimera lors d'une cérémonie œcuménique en hommage aux cinq policiers abattus, le message devrait être similaire.

Mais un discours, même inspiré, ne suffira pas à sortir de l'impasse.

Au mieux, il permettra de rassurer une partie de la société américaine qui s'interroge sur les mois à venir. Au pire, ce message teinté d'optimisme apparaitra comme dangereusement déconnecté des réalités américaines.

L'élection présidentielle du 8 novembre pourrait être source d'espoirs, de nouvelles approches. Mais la campagne en cours a pris une tournure différente.

Dans ce climat d'amertume, la candidate démocrate Hillary Clinton, au cœur des combats politiques de Washington depuis 30 ans, pourrait avoir du mal à faire bouger les lignes de fracture idéologiques.

Le candidat républicain Donald Trump semble lui vouloir s'appuyer sur ces dernières.

"Le président Obama juge que le pays n'est pas aussi divisé que ce ce que les gens pensent. Il vit dans un monde d'illusions!", a-t-il tweeté.

Fait rare, le président américain a écourté un déplacement à l'étranger --sa première visite en Espagne-- pour rentrer aux Etats-Unis, preuve peut-être qu'il estime qu'Hillary Clinton n'a pas saisi l'occasion de monter en première ligne.

Avec AFP

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