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Le président Mugabe menace les juges au Zimbabwe


Le président du Zimbabwe Robert Mugabe à Harare, le 29 avril 2015.
Le président du Zimbabwe Robert Mugabe à Harare, le 29 avril 2015.

Le président zimbabwéen Robert Mugabe a étrillé les juges qui ont autorisé par "négligence" des manifestations contre le régime, espérant qu'ils avaient "retenu la leçon" à la suite de plusieurs rassemblements violents.

"Ce n'est pas seulement nous, les citoyens ordinaires, qui devrions comprendre" la nécessité de maintenir la paix, a déclaré Robert Mugabe, cité dimanche dans le journal zimbabwéen Sunday News.

"Nos tribunaux, notre système judiciaire, nos juges devraient le comprendre encore mieux que les citoyens ordinaires", a-t-il poursuivi lors d'un discours samedi à Harare devant la Ligue de la jeunesse du parti au pouvoir, la Zanu-PF.

"Ils osent faire preuve de négligence dans leurs décisions quand ils doivent se prononcer sur l'autorisation de manifester", a-t-il estimé. "Autoriser (des manifestations) alors qu'ils savent pertinemment qu'elles vont être violentes ou qu'il est hautement probable qu'elles le soient, c'est faire preuve d'un mépris irréfléchi pour la paix de ce pays. On espère désormais qu'ils ont retenu la leçon", a-t-il conclu sur un ton menaçant.

La justice avait autorisé une manifestation de l'opposition le 26 août à Harare, qui avait dégénéré en violents échauffourées entre opposants et forces de sécurité. Quelque 70 personnes avaient été arrêtées, et près d'une soixantaine sont toujours maintenues en détention après s'être vu refuser une libération sous caution.

Depuis plusieurs semaines, des manifestations contre Robert Mugabe, au pouvoir depuis 1980, et la grave crise économique que traverse le pays sont organisées au Zimbabwe. Elles sont régulièrement dispersées par la police, à coups de matraques ou de grenades lacrymogènes.

Jeudi, la police, qui opère comme un "appendice" du régime selon Human Rights Watch (HRW), a interdit pour deux semaines, jusqu'au 16 septembre, toute manifestation à Harare. Une décision qui s'apparente, selon l'opposition, à "un état d'urgence qui ne dit pas son nom".

Avec AFP

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