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Près d'une cinquantaine de morts dans deux attentats de l'EI au Yémen


Un soldat se tient sur le lieu d’un attentat à la voiture piégée qui visait le chef de la sécurité de la ville portuaire d'Aden pour la deuxième fois en une semaine, à Aden, Yémen, 1er mai 2016.
Un soldat se tient sur le lieu d’un attentat à la voiture piégée qui visait le chef de la sécurité de la ville portuaire d'Aden pour la deuxième fois en une semaine, à Aden, Yémen, 1er mai 2016.

Le groupe Etat islamique (EI) a signé dimanche au Yémen un nouvel attentat suicide qui a fait 41 morts et plus de 50 blessés parmi des recrues de la police dans une région du sud-est du pays qui était jusqu'à récemment la chasse gardée d'Al-Qaïda.

Après avoir échappé à cet attentat, le chef de la police de la province du Hadramout, le général Moubarak al-Oubthani, a été légèrement blessé dans un deuxième attentat à l'explosif devant son bureau où six de ses gardes du corps ont trouvé la mort, selon une source de la sécurité.

Le général Oubthani était sorti indemne tôt dimanche lorsqu'un kamikaze avait actionné sa ceinture d'explosifs parmi des dizaines de jeunes rassemblés dans un centre de recrutement de la police à Fuwah, dans la banlieue sud-ouest de Moukalla, chef-lieu du Hadramout, a indiqué un responsable provincial à l'AFP.

Le bilan de cet attentat suicide est désormais de 41 morts, dix des 62 blessés ayant succombé à l'hôpital, ont indiqué en début de soirée des sources médicales. Un précédent bilan faisait état de 31 morts.

L'EI, de plus en plus actif dans le sud du Yémen, a indiqué qu'un de ses combattants, identifié comme étant Abou al-Baraa al-Ansari, avait mené l'action suicide contre "les apostats des forces de sécurité, faisant environ 40 morts et des dizaines de blessés" à Fuwah.

Il s'agit de la deuxième opération revendiquée dans ce secteur par l'EI qui n'avait pas auparavant fait acte de présence dans la vaste province du Hadramout, l'un des principaux bastions d'Al-Qaïda, fortement implanté depuis une vingtaine d'années dans le sud du Yémen.

Jeudi, l'EI avait revendiqué une attaque meurtrière contre l'armée yéménite à Khalf, à l'est de Moukalla, où trois attentats suicide à la voiture piégée avaient fait, selon un responsable militaire, au moins 15 morts.

Dimanche, des soldats ont tiré, sans la toucher, sur une voiture soupçonnée d'être conduite par un kamikaze près d'une caserne à Khalf, mais le conducteur a réussi à prendre la fuite, selon une source de sécurité.

L'EI substitut d'Al-Qaïda ?

L'EI donne l'impression de prendre le relais d'Al-Qaïda à Moukalla depuis que les forces gouvernementales, appuyées par une coalition arabe, ont réussi le 24 avril à reprendre cette grande ville portuaire que les combattants d'Al-Qaïda contrôlaient depuis un an.

Les jihadistes de l'EI et d'Al-Qaïda ont profité de la guerre qui oppose depuis mars 2015 les forces loyalistes aux rebelles chiites Houthis, alliés aux partisans de l'ex-président Ali Abdallah Saleh, pour intensifier leurs actions dans le sud et le sud-est du Yémen.

Les forces gouvernementales, soutenues par une coalition arabe sous commandement saoudien, peinent à rétablir la sécurité dans les provinces et les villes du sud, reconquises l'été dernier.

Les attaques, revendiquées ou attribuées à des groupes jihadistes, contre des symboles de l'Etat se sont multipliées ces derniers mois dans ces régions, dans une apparente tentative d'entraver les efforts du gouvernement de remettre sur pied l'armée et les forces de sécurité.

En avril, vingt recrues de l'armée avaient été tuées dans une embuscade tendue par des jihadistes dans la province d'Abyane, voisine de celle du Hadramout. Et en février, un attentat revendiqué par l'EI avait fait 14 morts dans un centre de formation de l'armée à Aden, la grande ville du sud.

Le Yémen est en proie au chaos depuis l'entrée en septembre 2014 dans la capitale Sanaa de rebelles Houthis, accusés par l'Arabie sunnite voisine de liens avec l'Iran chiite.

Des pourparlers de paix, engagés le 21 avril sous l'égide de l'ONU, se poursuivent à Koweït sans aucune percée significative. Le conflit a fait plus de 6.400 morts, 30.000 blessés et 2,8 millions de déplacés.

Le fossé reste grand entre les délégations du gouvernement et des rebelles, qui s'accusent mutuellement de ne pas respecter une trêve, violée constamment depuis son entrée en vigueur le 11 avril à l'initiative de l'ONU.

Lors d'un point de presse dimanche, le médiateur de l'ONU, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, s'est dit "optimiste" sur l'issue des pourparlers, admettant toutefois qu'il restait "des questions difficiles" à régler. "Le problème, c'est de parvenir à un accord politique clair", a-t-il dit, ajoutant: "La balle est désormais dans le camp des négociateurs".

Avec AFP

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