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Première visite du président nigérian Buhari dans le sud visé par des attaques rebelles


Muhammadu Buhari lors de sa rencontre avec le président français François Hollande le 14 mai 2016 à Abuja au Nigeria.
Muhammadu Buhari lors de sa rencontre avec le président français François Hollande le 14 mai 2016 à Abuja au Nigeria.

Le président nigérian Muhammadu Buhari doit se rendre jeudi pour la première fois en tant que chef d'Etat dans l'Ogoniland (sud), région pétrolière très polluée, théâtre depuis le début de l'année d'une série d'attaques frappant le secteur pétrolier.

Officiellement, le président nigérian, en fonction depuis un an, se rend dans le sud pour y lancer une opération de nettoyage présentée comme "historique", a-t-on appris de source officielle mardi.

Cette région du Delta du Niger, où se concentre la production d'or noir du pays, est surtout visée par une vague d'attaques d'un groupe rebelle, les Vengeurs du Delta du Niger (NDA), qui menacent la production pétrolière, vitale pour le pays.

A cause de ces attaques, la production de brut est passée de 2,2 millions comme prévu dans les projections budgétaires à 1,4 million de barils par jour, son plus bas niveau depuis les années 1990.

"Si tout va bien, le président se rendra dans l'Ogoniland jeudi pour une opération de nettoyage historique de la zone", a annoncé mardi la présidence dans un communiqué.

Premier producteur d'Afrique, le Nigeria est le théâtre depuis 50 ans d'une exploitation pétrolière extrêmement polluante. En 2011, une enquête de l'ONU avait conclu que cette pollution dans l'Ogoniland, la région où vit la communauté Ogale, pourrait nécessiter l'opération de nettoyage la plus vaste jamais entreprise au monde, d'une durée de 25 à 30 ans.

Deux communautés locales, les Bille et les Ogale ont porté plainte à Londres en 2016 contre le géant pétrolier Shell pour pollution dans le Delta du Niger.

Le groupe Shell conteste l'ampleur de la pollution et affirme en outre que les fuites résultent de sabotages à grande échelle, pour la plupart menées par les NDA.

Apparu cette année, les NDA ont revendiqué fin mai trois opérations contre des infrastructures liées au secteur pétrolier, appartenant à Chevron, Shell et à la compagnie pétrolière publique nigériane NNPC.

Les NDA, qui affichent des intentions ouvertement séparatistes, ont au total mené depuis le début de l'année une dizaine d'attaques.

Ces derniers jours, les NDA, qui se félicitaient de n'avoir pas causé de victimes humaines, ont posté ce message sur leur site internet à l'attention des "compagnies pétrolières internationales et locales": "il va y avoir du sang cette fois", en promettant une recrudescence des attaques.

Avec AFP

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