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Il n'y aura pas rapidement de remède pour guérir du sida, préviennent les chercheurs


Des militants des droits de l'homme marchent à Durban, Afrique du sud, dans le cadre de la 21e conférence sur le sida, le 18 juillet 2016.
Des militants des droits de l'homme marchent à Durban, Afrique du sud, dans le cadre de la 21e conférence sur le sida, le 18 juillet 2016.

Les scientifiques réunis en Afrique du Sud pour la 21e conférence sur le sida ont prévenu mardi qu'il était impossible de savoir si et quand un remède contre l'infection serait trouvé.

Quelque 18.000 délégués venus du monde entier participent cette semaine à la conférence de Durban (est), où sont présentés les dernières avancées dans la lutte contre la maladie qui a fait plus de 30 millions de morts.

La semaine dernière, la Société internationale sur le sida (SID), qui rassemble les chercheurs à la pointe du combat contre la pandémie, avait dévoilé les axes de recherche prioritaire visant non plus à améliorer les traitements existants mais à guérir l'infection.

Mais nombre de scientifiques présents mardi à Durban ont prévenu que ce domaine de la recherche en était encore à ses débuts.

"Un vrai remède est un objectif qui est une source d'inspiration", a déclaré le principal auteur de cette stratégie, le professeur Sharon Lewin.

Mais la rémission - la capacité d'un patient à cesser de prendre des antirétroviraux et de rester en bonne santé - est l'objectif intermédiaire à atteindre, a-t-elle ajouté.

"Nous ne savons pas quand nous aurons un remède, ni si nous aurons un remède", a mis en garde pour sa part la Française Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine pour la co-découverte du virus du sida.

"Nous pensons vraiment que nous pourrons avoir une vraie rémission" des malades, a-t-elle toutefois ajouté. "Cela ne signifie pas qu'un remède est impossible, il s'agit simplement de dire qu'un vrai remède est très, très difficile" à trouver.

L'an dernier, l'épidémie a fait environ 1,2 million de morts, contre plus de 2 millions en 2004, une baisse largement attribuable aux médicaments antirétroviraux (plus connus sous le nom de trithérapies) qui réduisent les symptômes des personnes porteuses du virus VIH.

Mais moins de la moitié des 37 millions de personnes vivant aujourd'hui avec le sida dans le monde ont accès au traitement.

Les scientifiques comprennent de mieux en mieux comment le virus se barricade dans des tissus comme les ganglions lymphatiques et les intestins, après avoir été repoussé par les trithérapies.

Mais "la recherche doit se poursuivre pour comprendre où et pourquoi le virus persiste et comment maîtriser la réponse immunitaire pour l'éliminer", a encore dit Sharon Lewin.

Plus de 200 millions de dollars ont été investis l'an dernier dans la recherche pour trouver un remède, contre 88 millions de dollars en 2012. "Cette tendance doit se poursuivre", a insisté Françoise Barré-Sinoussi.

Avec AFP

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