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L'ONU va réduire le nombre des Casques bleus en RDC


Des Casques bleus à Goma, le 6 décembre 2008.
Des Casques bleus à Goma, le 6 décembre 2008.

Le Conseil de sécurité des Nations unies va voter vendredi la réduction de 7% environ du nombre de militaires et de policiers de la force de maintien de la paix en République démocratique du Congo (RDC).

Selon un projet de résolution dont l'AFP a obtenu la copie, la Monusco, plus importante et plus coûteuse mission onusienne, verra son effectif théorique passer de 19.815 à 18.316 hommes.

La décision intervient alors que le pays d'Afrique centrale doit organiser d'ici la fin de l'année des élections très attendues, sur fond d'affrontements entre factions rebelles, turbulences politiques et corruption massive.

L’ambassadrice américaine aux Nations unies Nikki Haley et le président de la Centrafrique Faustin-Archange Touadera
L’ambassadrice américaine aux Nations unies Nikki Haley et le président de la Centrafrique Faustin-Archange Touadera

Les craintes d'une nouvelle poussée de fièvre à l'approche des échéances électorales étaient d'ailleurs si vives que le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a récemment demandé au Conseil de sécurité d'y envoyer plus de 300 policiers supplémentaires.

Mais l'Amérique de Donald Trump veut réduire sa participation dans les dépenses de l'ONU en matière de maintien de la paix, les Etats-Unis en étant de loin les premiers contributeurs.

Si l'effectif théorique baisse de quelque 1.500 hommes, dans les faits, la Monusco sera amputée de 3.600 soldats ou policiers, explique Nikki Haley, ambassadrice américaine à l'ONU. Car, précise-t-elle, la force ne tournait déjà pas à plein régime et était dotée de 3.100 membres de moins que sa capacité totale.

"Tout ce que nous faisons est de réduire 500" postes, assure Mme Haley, promettant de revoir de A à Z la mission.

"Vous devez regarder l'aspect politique de la mission de maintien de la paix", a-t-elle justifié. "Nous essayons de fournir de l'aide aux personnes sur le terrain et le gouvernement ne nous laisse pas faire. Ajouter davantage de troupes ne changera pas ce problème."

- 'Bon accord' -

La France, qui avait ces dernières semaines mis en garde contre des coupes drastiques dans les effectifs et le budget alloué à la Monusco, qui revenait selon Paris à "jouer avec le feu", s'est dite satisfaite du texte jeudi, par la voix de son ambassadeur auprès des Nations unies.

Le projet de résolution, qui devrait faire l'unanimité, "est le résultat d'une importante négociation", a expliqué en anglais François Delattre.

"Si tout se passe bien, nous allons voter demain (vendredi) à midi. Et je pense que c'est important pour la RDC, la Monusco et le maintien de la paix en général. C'est un bon accord", a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis avaient déjà averti mercredi qu'ils profiteraient de tenir la présidence tournante du Conseil de sécurité en avril pour passer en revue l'efficacité des missions de maintien de la paix.

"Nous allons revenir aux principes fondateurs et poser des questions difficiles", avait expliqué Nikki Haley. "Quelle était l'intention initiale de la mission? La mission remplit-elle son objectif? Avons-nous un plan de sortie?"

"A ce stade, l'absence de ce type d'évaluations basiques des missions de l'ONU est choquante", avait-elle conclu devant un groupe de réflexion new-yorkais.

- Transition -

Pendant que l'ONU décide de l'ampleur de cette force, la situation se tend en République démocratique du Congo.

Symbole de la violence en cours dans le centre de la RDC en proie à une rébellion, les cadavres de deux experts de l'organisation internationale y ont été retrouvés mardi, et Kinshasa a annoncé mercredi l'accélération de l'enquête.

Les deux experts missionnés par le secrétaire général de l'ONU, un Américain et une Suédo-chilienne, avaient été enlevés le 12 mars avec quatre Congolais dans la province du Kasaï-central, secouée par la rébellion de Kamwina Nsapu, chef traditionnel tué en août 2016 lors d'une opération militaire.

Toute fin 2016, le président Joseph Kabila avait signé un accord sur un partage du pouvoir avec l'opposition, mais celui-ci n'a jamais été mis en oeuvre, en dépit de la pression internationale, ouvrant la voie à des manifestations.

Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2011 et l'assassinat de son père, s'est accroché à la présidence à l'issue de son mandat et, en l'absence d'élections, les violences ont éclaté.

Les Nations unies, l'Union Européenne et l'Union africaine ont appelé mardi à ce qu'une figure de l'opposition soit nommée Premier ministre, comme le prévoyait l'accord du 31 décembre 2016.

Avec AFP

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