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Une ONG dénonce le recrutement de réfugiés burundais au Rwanda par des groupes armés


Le camp de réfugiés de Mahama au Rwanda.
Le camp de réfugiés de Mahama au Rwanda.

L'ONG Refugees International dénonce le recrutement par des "groupes armés" de Burundais réfugiés dans le camp de Mahama au Rwanda, parmi lesquels des enfants, et appelle à des sanctions.

Des Burundais réfugiés au Rwanda sont recrutés par des "groupes armés" en violation du droit international, dénonce l'ONG Refugees International (RI) qui appelle, dans un rapport publié lundi 14 décembre, la communauté internationale à "sanctionner" les responsables.

Francisca Vigaud-Walsh jointe par Jacques Aristide
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Toutefois, le gouvernement burundais avait déjà reproché au Rwanda d’accueillir des opposants burundais et de tolérer le recrutement d’opposants dans ces camps. Mais la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, de même que sa collègue en charge des Réfugiés, Séraphine Mukantabana, avaient déjà formellement démenti ces allégations.

Francisca Vigaud-Walsh de Refugees International
Francisca Vigaud-Walsh de Refugees International

Dans ce rapport intitulé "Droit d'asile mis à mal : recrutement de réfugiés burundais au Rwanda", RI pointe du doigt le "recrutement de réfugiés burundais à l'intérieur du camp de réfugiés de Mahama (dans le sud-est du Rwanda), par des groupes armés non-étatiques, dont le recrutement d'enfants".

L'ONG américaine dit s'être basée notamment sur des témoignages récoltés au Rwanda en septembre et octobre 2015.

Plus de 70.000 Burundais, selon l'ONU, ont fui au Rwanda depuis le début des violences dans leur pays.

"Menace pour la paix"

"L'armement des réfugiés burundais au Rwanda représenterait non seulement une grave violation du droit international, mais aussi une grave menace pour la paix au Burundi et l'ensemble de la région", alerte Michael Boyce, l'un des rédacteurs du rapport.

L'ONG appelle le Rwanda, accusé par le Burundi de soutenir un embryon de rébellion, à s'assurer que "tout recrutement de réfugiés cesse immédiatement". Elle exhorte aussi l'Union africaine (UA) et l'ONU "à sanctionner les acteurs - qu'ils soient burundais ou rwandais - violant le caractère civil et humanitaire du droit d'asile".

Certains réfugiés disent avoir "été entraînés à l'intérieur du Rwanda (...) par des personnes parlant le kinyarwanda (langue nationale du Rwanda, ndlr) et portant des uniformes militaires", détaille RI.

Pression des recruteurs

Selon l'ONG, qui milite pour la protection des personnes déplacées, des témoignages font état de "menaces verbales et écrites, de harcèlement, d'intimidations et d'agressions physiques à l'encontre des réfugiés qui refusent d'être enrôlés".

La pression est telle que certains sont contraints de "dormir dans les douches ou les latrines" du camp pour échapper à leurs recruteurs, selon RI.

Toujours d'après ce rapport, certains réfugiés burundais assurent avoir été menacés d'arrestation par des responsables rwandais après s'être plaints des tentatives de les enrôler de force.

Depuis le début des troubles fin avril au Burundi, des centaines de personnes ont été tuées lors de manifestations sévèrement réprimées, puis d'affrontement entre les forces de l'ordre et des contestataires, et plus de 200.000 personnes ont quitté le pays, selon l'ONU.

Dans la seule journée de vendredi, 87 personnes ont été tuées lors d'attaques coordonnées contre trois camps militaires, les violences les plus graves incident depuis un coup d'Etat militaire manqué en mai.

Avec AFP

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