Dans un rapport publié jeudi, portant sur "le risque de capture de l'action publique" par des intérêts privés, Angel Gurria, le secrétaire général de l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), affirme que "comprendre et gérer le rôle de l'argent et son influence sur la politique ne doit plus être un sujet tabou". Ceci en pleine campagne présidentielle américaine.
Son organisation part du constat que les électeurs dans les économies avancées sont "échaudés par les partis politiques", à un moment où le populisme gagne du terrain en Europe et aux Etats-Unis.
"L'élaboration des politiques ne doit pas être vendue au plus offrant", prévient le secrétaire général. "Lorsque la politique est influencée par des donateurs fortunés, les règles sont faussées en faveur de quelques-uns et au détriment des intérêts du plus grand nombre".
Le risque: "une érosion de la gouvernance démocratique, de la cohésion sociale, de l'égalité des chances et la chute de la confiance en la démocratie", alerte le secrétaire général.
L'OCDE, dont font partie des pays comme les Etats-Unis ou la France, ainsi que des émergents comme le Chili et le Mexique, craint que les élus "n'accordent des faveurs" aux groupes privés qui ont financé leur campagne "de manière significative", par exemple sous forme de subventions ou d'allègements fiscaux.
Pour y remédier, l'organisation, basée à Paris, appelle les pays membres à "concevoir des sanctions à la fois proportionnées et dissuasives en cas d'infractions à la réglementation sur le financement de la vie politique".
L’OCDE préconise aussi "un juste équilibre entre financements publics et privés", tout en recommandant de l'application des réglementations existantes, "plutôt que d'en créer de nouvelles".
Avec AFP