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Washington condamne Moscou suite aux violences dans l'est de l'Ukraine


Des habitants accueillis dans un centre d'urgence après les bombardements dans la ville industrielle d'Avdiïvka, en Ukraine, le 1er février 2017
Des habitants accueillis dans un centre d'urgence après les bombardements dans la ville industrielle d'Avdiïvka, en Ukraine, le 1er février 2017

Au moins sept personnes ont été tuées vendredi le long de la ligne de front dans l'est de l'Ukraine, au sixième jour d'affrontements pour le contrôle de la ville d'Avdiïvka, Washington condamnant les "actions agressives" de Moscou.

Armée ukrainienne et rebelles prorusses s'affrontent depuis plusieurs jours à coup de mortiers et tirs d'artillerie dans cette ville industrielle sous contrôle de Kiev, située sur le front dans l'Est, à une dizaine de kilomètres au nord du bastion rebelle de Donetsk.

Les autorités ukrainiennes ont annoncé la mort au cours des dernières 24 heures de trois soldats ukrainiens près de la ligne de front, tandis que les autorités séparatistes ont rapporté que deux civils avaient été tués par des bombardements ukrainiens à Donetsk.

Selon les forces de Kiev, une habitante et un secouriste ont aussi été tués dans les derniers combats à Avdiïvka, portant le bilan des affrontements à 32 morts depuis dimanche. Il s'agit des pires violences depuis l'instauration d'un cessez-le-feu "illimité" fin décembre.

Les bombardements ont néanmoins diminué vendredi en intensité à Avdiïvka. Seuls des tirs sporadiques de mortier étaient audibles à ses extrémités, selon des journalistes de l'AFP sur place.

Près de 20.000 habitants restent néanmoins sans chauffage malgré des températures hivernales. L'approvisionnement en eau courante a été rétabli mais les canalisations ne permettent pas d'approvisionner les appartements situés aux derniers étages des immeubles.

Seul 200 personnes ont jusqu'ici réussi à quitter la ville.

- 'Condamnation forte et claire' -

Les deux camps s'accusent mutuellement d'être à l'origine de cette flambée de violences, la première depuis l'investiture du président américain Donald Trump, qui prône un rapprochement avec la Russie accusée par Kiev et l'Union européenne de soutenir militairement les séparatistes, ce que Moscou dément.

Lors de sa première intervention très attendue devant le Conseil de sécurité de l'ONU, l'ambassadrice des États-Unis à l'ONU Nikki Haley a affirmé jeudi vouloir "de meilleures relations avec la Russie", tout en "condamnant de manière forte et claire les agissements russes", qu'elle a qualifié d'"actions agressives".

"La Russie ne peut que prendre (des mesures) sur le front politique et diplomatique, ce qu'elle fait", a rétorqué vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

"Actuellement, l'important est d'une manière ou d'une autre de forcer et convaincre Kiev à abandonner ce genre d'aventures assez criminelles et pouvant compromettre le processus de Minsk", qui vise à rétablir la paix dans l'Ukraine de l'est, a-t-il ajouté.

Jeudi, le président russe Vladimir Poutine avait déjà accusé Kiev d'avoir orchestré la reprise des hostilités, estimant que l'armée ukrainienne a "avancé de 200 mètres dans le territoire contrôlé par les milices" rebelles avant d'en être repoussé.

De son côté, le président ukrainien Petro Porochenko a appelé la communauté internationale à "mettre la pression sur la Russie pour obtenir un cessez-le-feu" dans l'Est.

Investie par les combattants prorusses en avril 2014 avant d'être reprise quelques mois plus tard par les troupes de Kiev qui y ont depuis gardé un très important contingent, Avdiïvka a toujours été un point stratégique du conflit.

Distante de moins de 10 kilomètres du bastion rebelle de Donetsk, c'est aussi un noeud routier dont les combattants rebelles ont su profiter pour déplacer des armes lourdes, sa cokerie ayant aussi une importance cruciale pour l'alimentation en électricité de la région.

Le conflit entre séparatistes prorusses et armée ukrainienne a fait plus de 10.000 morts depuis son déclenchement en avril 2014, qui a suivi l'arrivée d'un gouvernement pro-occidental à Kiev et l'annexion de la Crimée par la Russie.

Alors que Donald Trump a prôné un rapprochement avec Moscou pendant sa campagne électorale, l'ambassadrice Nikki Haley a averti jeudi que les sanctions contre la Russie resteront en place "jusqu'à ce qu'elle redonne le contrôle de la péninsule (de Crimée) à l'Ukraine".

Avec AFP

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