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Nouvelle proposition pour un gouvernement d’union en Libye


Fayez el-Sarraj, le Premier ministre désigné à la suite de l'accord conclu sous l'égide de l'ONU.
Fayez el-Sarraj, le Premier ministre désigné à la suite de l'accord conclu sous l'égide de l'ONU.

Le laborieux processus engagé pour combler le vide politique en Libye va se poursuivre dans les prochains jours pour qu'un nouveau gouvernement d'union nationale puisse voir le jour après son rejet lundi.

Fayez el-Sarraj, le Premier ministre désigné à la suite de l'accord conclu sous l'égide de l'ONU, s'est engagé à proposer une nouvelle équipe gouvernementale d'ici à dix jours.

Ce gouvernement sera "plus restreint" que celui rejeté lundi parce qu'il comprenait 32 ministres, un nombre jugé bien trop important, a déclaré à l'AFP Fathi Ben-Issa, conseiller de ce gouvernement.

La composition du nouveau gouvernement sera de nouveau soumise au vote du Parlement reconnu par la communauté internationale, qui siège à Tobrouk (est).

Prenant acte du rejet exprimé lundi, le chef de la mission de l'ONU pour la Libye, Martin Kobler, a appelé les responsables à "prendre les décisions nécessaires le plus vite possible".

La tâche s'annonce cependant difficile pour établir un équilibre, dans un gouvernement plus restreint, entre les différentes régions et les multiples groupes politiques et milices actifs dans le pays.

La communauté internationale a accentué ces derniers mois la pression pour que les principaux blocs qui se disputent le pouvoir se rapprochent afin de mieux lutter contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

L'actuelle commission chargée de représenter le Parlement au dialogue parrainé par l'ONU sera dissoute...
Saltana al-Mismari, un député

Plusieurs pays, dont les Etats-Unis et des nations européennes comme l'Italie ou la France, sont prêts à apporter une aide militaire contre l'EI mais réclament pour cela le rétablissement d'une autorité centrale.

- Général controversé -

Riche pays pétrolier, la Libye est plongée dans le chaos depuis la fin de la révolte qui mit fin au régime de Mouammar Kadhafi fin 2011.

L'EI a profité de ce vide du pouvoir pour prendre le contrôle de Syrte, à 450 km à l'est de Tripoli, et ses environs. Fort d'environ 3.000 combattants, selon les estimations occidentales, il a lancé début janvier une offensive dans la zone du "Croissant pétrolier" où sont situés les principaux terminaux pétroliers.

Au cours des débats qui se poursuivaient mardi, le Parlement de Tobrouk a reporté son vote sur l'accord politique signé en décembre à Skhirat (Maroc) sous l'égide de l'ONU par des députés, des hommes politiques et des représentants de la société civile.

Les députés réclament la révision d'une clause de cet accord qui porte sur le contrôle de la hiérarchie militaire. Ils craignent qu'elle ne remette en cause la prééminence du général Khalifa Haftar, qui s'est imposé comme le commandant des forces des autorités reconnues internationalement.

"L'actuelle commission chargée de représenter le Parlement au dialogue parrainé par l'ONU sera dissoute, et une nouvelle équipe nommée lundi prochain pour négocier la suppression" de cet article de l'accord politique, a indiqué Saltana al-Mismari, un député.

M. Kobler a réagi à ce revirement en indiquant qu'il poursuivrait "les consultations avec toutes les parties pour trouver une solution consensuelle".

Mais la discussion s'annonce là aussi compliquée car la mise à l'écart du général Haftar est l'une des conditions posées par les autorités rivales, celles du Congrès général national (CGN), installées depuis un an et demi à Tripoli. Son président, Nouri Abou Sahmein, a pris position contre le général controversé.

M. Haftar commande depuis plusieurs mois une opération militaire contre des groupes qu'il a qualifiés de "terroristes" à Benghazi (est) en 2014, considérée comme le fief de nombreuses milices islamistes lourdement armées.

AFP

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