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Nouvelle grosse saisie en Afrique de médicaments illicites ou contrefaits


Une vaste opération de l'Organisation mondiale des douanes (OMD) en septembre dernier a permis de saisir 113 millions de médicaments illicites ou contrefaits dans 16 pays africains, une nouvelle illustration de l'importance de ce trafic très difficile à endiguer.

En dix jours, 243 conteneurs ont été inspectés par les douaniers dans 16 ports maritimes de sud et de l'ouest du continent. Des produits de santé illicites ou contrefaits ont été retrouvés dans 150 de ces conteneurs, ainsi que dans 12 envois aériens et sur un transport routier, a détaillé l'OMD lors d'une conférence de presse vendredi à Paris.

"Plus de 97% des produits pharmaceutiques saisis venaient de Chine et d'Inde" selon Ana Hinojosa, responsable du contrôle et de la facilitation au sein de l'OMD.

L'Inde est le premier pays d'origine des produits pharmaceutiques illicites - vrais médicaments introduits en contrebande ou médicaments mal conditionnés ou périmés -, tandis que les médicaments contrefaits sont fabriqués le plus souvent en Chine, selon l'OMD.

L'opération ACIM est la 4e opération d'envergure de l'OMD en Afrique. Au total, 869 millions de produits pharmaceutiques illicites ou contrefaits ont été interceptés lors de ces opérations depuis 2012, représentant une valeur commerciale de 400 millions d'euros, selon Bernard Leroy, directeur de l'Institut international de recherche anti-contrefaçon de médicaments (Iracm).

C'est toutefois une goutte d'eau par rapport à l'ampleur supposée du phénomène. Les faux médicaments représenteraient 10% du marché mondial de la pharmacie, soit un chiffre d'affaires estimé à 85 milliards d'euros, selon l'Ircam.

Près d'un médicament sur trois utilisé en Afrique est illicite ou contrefait, ce qui en fait la région du monde la plus touchée par ce trafic contrôlé par le crime organisé.

Les criminels profitent du fait qu'à l'inverse du trafic de stupéfiants, le commerce de faux médicaments demeure largement impuni dans le monde, étant considéré comme un simple délit de violation de la propriété intellectuelle, alors qu'il est pourtant responsable de centaines de milliers de morts par an, déplore l'Ircam.

"Le nombre de poursuites est ridicule et concerne en général des gens locaux", et non les organisateurs de ce trafic, a rappelé M. Leroy.

En Afrique les douanes donnent la priorité à la collecte des taxes sur les importations, une importante source de revenus pour les Etats. Par ailleurs le manque criant de moyens, de nombreuses failles juridiques et "une interférence très forte de la corruption" facilitent grandement la tâche des trafiquants, selon lui.

Avec AFP

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