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Nigéria: des leaders politiques et religieux prient pour la paix à Kano


Goodluck Jonathan, à Kano, le 22 janvier 2012
Goodluck Jonathan, à Kano, le 22 janvier 2012

Plus de 180 personnes sont mortes dans des attentats coordonnés, vendredi, dans la deuxième ville du pays

Le Nigéria cherche les moyens de faire face à la vague de violence la plus meurtrière orchestrée, jusqu’à date, par la secte islamiste Boko Haram.

Des centaines de victimes durant les dernières semaines, et aucun signe que ce carnage en série va s’arrêter de sitôt. Les dernières attaques ont fait plus de 180 morts vendredi, dont 29 policiers, dans la ville septentrionale de Kano, la deuxième ville du Nigéria avec 4,5 millions d'habitants.

Le gouvernement avait imposé un couvre-feu de 24 heures, samedi, à Kano, après les attaques de Boko Haram.
Le gouvernement avait imposé un couvre-feu de 24 heures, samedi, à Kano, après les attaques de Boko Haram.

Ce lundi, les autorites locales de Kano ont rapporté la decouverte d’un nombre important d’explosifs. "Nous avons découvert jusqu'à présent plus d'une centaine d'engins piégés au cours de l'opération de recherche que nous avons lancée dans la ville", a indiqué à l'AFP un haut-responsable de la police, qui a requis l'anonymat.

Devant la persistance de la menace sécuritaire, des leaders politiques et religieux nigérians se sont réunis à Kano, ce lundi pour prier pour la paix.

De son côté, le prix Nobel de littérature Wole Soyinka a appelé lundi ses compatriotes, lors d'un rassemblement à Lagos, la capitale économique, à s'abstenir de toute vengeance après la série d'attaques contre les chrétiens menées par le groupe islamiste Boko Haram.

Le président nigérian Goodluck Jonathan, qui est confronté à la pire crise qu'il ait connue depuis son accession au pouvoir en avril, s'est rendu dimanche à Kano, où il a promis de renforcer la sécurité. Il a aussi précisé que plusieurs suspects ont été arrêtés. « Les personnes soutenant Boko Haram seraient démasquées et traduites en justice, » a déclaré le chef de l’Etat nigérian.

Wole Soyinka (à gauche) s'entretient avec Joy Okei-Odumakin lors du lancement de son parti politique à Lagos, le 25 sept. 2010
Wole Soyinka (à gauche) s'entretient avec Joy Okei-Odumakin lors du lancement de son parti politique à Lagos, le 25 sept. 2010

Les violences font en effet craindre jusqu'à une guerre civile dans le pays le plus peuplé et premier producteur de pétrole d'Afrique, également touché par un fort mécontentement social.

Pour le sultan de Sokoto Sa'ad Abubakar, l'un des principaux chefs musulmans du pays, "Il est évident que le Nigeria traverse une période d'insécurité générale d'une importance énorme."

L'ancien président du Nigeria Olusegun Obasanjo s'est en revanche efforcé de minimiser l'ampleur de la crise. "Même si c'est un grand défi pour le peuple nigérian et son gouvernement, il n'ébranlera pas le Nigeria jusqu'à ses fondements. Nous avons connu de plus grands défis dans le passé", a-t-il déclaré dimanche soir en Gambie.

Le Nigeria est divisé entre un Nord essentiellement musulman et un Sud à majorité chrétienne.

Cliquez sur le lien ci-dessous pour écouter l'analyste Issaka Souaré au micro de Timothée Donangmaye.

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