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Niger : grève des médias contre les violences sur les journalistes


Le président du Niger, Mahamadou Issoufou, 12 novembre 2015
Le président du Niger, Mahamadou Issoufou, 12 novembre 2015

Sur les écrans de télévision on peut lire: "La Liberté de la presse est menacée". Des radios privées ont également cessé d'émettre pour deux heures, à partir de 18H45 TU.

Une vingtaine de radios et télévisions privées du Niger ont suspendu lundi soir leurs émissions durant deux heures, afin de protester contre "les violences policières" subies depuis janvier par des journalistes lors de manifestions à Niamey.

Cette décision a été prise par les patrons de médias qui dénoncent ainsi "les violations répétées" et "les agressions" dont "sont victimes des journalistes lors de reportages", selon un communiqué commun.

Ce mouvement de protestation intervient à l'occasion de la "2e Journée de la liberté de la presse", décrétée chaque 30 novembre par les autorités.

Sur les écrans on peut lire: "La Liberté de la presse est menacée au Niger faisons tout pour la protéger".

En revanche, certains médias privés et d'Etat n'ont pas observé cette consigne.

La semaine passée, Reporters sans frontières (RSF) a "dénoncé" des séries d'arrestations de journalistes au Niger, en "totale violation" de la liberté de la presse.

Au Niger, une loi a remplacé depuis 2010 "les peines d'emprisonnement" de journalistes pour "des délits de presse par des amendes pécuniaires".

"L'environnement juridique assure un plein épanouissement de la liberté de presse et d'opinion au Niger", a soutenu le ministre de la Communication, Yahouza Sadissou. "Nonobstant quelques difficultés", la liberté de la presse "est une réalité tangible".

"La situation est hélas peu reluisante en 2015 !", a rétorqué Baba Alpha, le responsable de la Maison de la presse, qui regroupe les ONG et associations des médias locaux.

"En moins de six jours (en novembre), il y a eu six arrestations" de journalistes, a-t-il dénoncé, pointant des "cas très graves de violations de la liberté des journalistes (...) jusque sur leur lieu de travail".

Fin janvier, des télévisions et radios privées avaient déjà protesté contre des "violences policières", en suspendant simultanément leurs émissions durant cinq minutes. Dans la foulée, des organisations de journalistes avaient déposé une plainte contre X.

Le Conseil supérieur de la communication (CSC), l'instance de régulation des médias au Niger avait aussi "rappelé" aux autorités "en charge du maintien de l'ordre" le "devoir d'assurer la protection des journalistes dans la couverture des événements".

Avec AFP

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