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Maurice: remaniement ministériel après le départ d'un parti du gouvernement


Un bateau mauricien dépasse une réplique du Flor de la Mar, un navire pirate servant d’attraction touriste sur la côte Est de Maurice, 13 novembre 2003.
Un bateau mauricien dépasse une réplique du Flor de la Mar, un navire pirate servant d’attraction touriste sur la côte Est de Maurice, 13 novembre 2003.

Le Premier ministre mauricien, sir Anerood Jugnauth, a procédé à un remaniement ministériel, après le départ du gouvernement d'un parti membre de la coalition au pouvoir, qui s'était opposé à une réforme constitutionnelle.

Quatre ministres, dont le Premier ministre adjoint et ministre du Tourisme, Xavier-Luc Duval, tous membres du Parti mauricien social démocrate (PMSD), avaient quitté lundi le gouvernement.

Sir Anerood a remplacé M. Duval par Ivan Collendavelloo, et nommé Prithvirajsing Poorun à la Culture, Etienne Sinatambou à l'Environnement, et Fazila Jeewa-Daureeawoo à l'Egalité des genres.

Depuis les élections générales de décembre 2014, Maurice était dirigée par un gouvernement de coalition, composé du Mouvement Socialiste Mauricien (MSM) de Sir Anerood Jugnauth, du Muvman Liberater (ML), de l'Organisation du Peuple de Rodrigues (OPR) et du PMSD.

Ces quatre partis avaient une majorité de 52 députés sur un total de 69 siégeant à l'Assemblée nationale, le Parlement unicaméral.

Mais avec le départ du PMSD, la coalition gouvernementale ne dispose plus que de 41 députés et n'a plus la majorité de trois-quarts des parlementaires nécessaire pour amender la Constitution.

Il n'est donc plus en mesure de faire voter le projet de loi appelé Prosecution commission bill, qui a mené au départ du PMSD et qui nécessitait une réforme constitutionnelle.

"Le gouvernement devra désormais négocier avec l'opposition avant de proposer un amendement constitutionnel", a déclaré à l'AFP Xavier-Luc Duval, qui devient le chef de l'opposition, en remplacement de Paul Bérenger, son parti disposant du plus grand nombre de députés (11).

Le Prosecution commission bill prévoit d'encadrer la fonction de Directeur des poursuites publiques (DPP) en créant une commission responsable des poursuites (Prosecution Commission), via un amendement à la Constitution.

Le DPP est chargé d'intenter des actions pénales ou de juger de la légalité de celles lancées par un citoyen ordinaire. L'actuelle Constitution lui garantit une indépendance totale vis-à-vis de l'exécutif et du judiciaire.

Le texte, dont l'application devait avoir un effet rétroactif sur une période de trois ans, est très critiqué par les légistes et les partis d'opposition, qui le voient comme un moyen d'ôter son indépendance au DPP.

Avec AFP.

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