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Accalmie relative dans la chasse aux étrangers en Zambie


La police zambienne à Chawama théâtre de violences xénophobes le lundi 19 avril.
La police zambienne à Chawama théâtre de violences xénophobes le lundi 19 avril.

Deux personnes ont été brûlées vives le 18 avril à Lusaka, rappelant les violences xénophobes l'année dernière à la même période en Afrique du Sud

La situation est relativement calme ce mercredi dans la capitale zambienne. Charity Chanda, porte-parole de la police zambienne, a annoncé que "deux personnes ont été brûlées vives le lundi 18 avril 2016 à Kanyama, un bidonville de Lusaka".Le ministre de l'Intérieur Davies Mwila a précisé au parlement que les deux victimes étaient des Zambiens, tués "dans la confusion" provoquée par les émeutes xénophobes. Selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, les deux hommes ont été tués avec des pneus enflammés.

Toujours selon la police, deux jours de violences xénophobes ont entraîné la destruction de 62 boutiques. La police affirme avoir procédé à onze arrestations liées à des crimes rituels et à 256 interpellations liées aux émeutes. Lundi soir, le ministre zambien de l'Intérieur Davies Mwila avait dénoncé le comportement « de personnes animées d'intentions criminelles » qui selon lui, « ont tiré profit de la peine et de la douleur ressenties après ces crimes rituels supposés ».

Ces émeutes ont éclaté lundi et se sont propagées le lendemain dans plusieurs quartiers pauvres de Lusaka, après la découverte récente de sept cadavres, amputés de plusieurs organes.

Mardi, des centaines de personnes ont saccagé des commerces censés appartenir à des Rwandais. Quelques 6400 réfugiés rwandais vivent en Zambie. Souvent, ils tiennent des échoppes dans des quartiers pauvres de Lusaka. Ils sont accusés par la population d'avoir commis ces crimes rituels dans le but de faire fructifier leurs affaires.

Ces événements interviennent à quatre mois de l'élection présidentielle qui doit se tenir le 11 août dans ce pays d'Afrique australe en pleine crise économique.

Les mêmes causes, les mêmes effets

L'Afrique du Sud a connu, l'année dernière à la même période, de pareilles violences contre les étrangers. 7 personnes avaient été tuées et selon le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) plus de 5 000 étrangers, surtout des demandeurs d'asile et réfugiés africains, ont été déplacés par ces violences. Elles avaient démarré à Durban, après un discours du roi zoulou – la plus haute autorité traditionnelle de la province - appelant les étrangers à rentrer chez eux. Par la suite, les attaques se sont propagées pendant plusieurs semaines d'autres villes sud-africaines.

En Zambie comme en Afrique du sud le chômage des jeunes dans les quartiers pauvres, les inégalités et les frustrations font monter tensions sociales et transforment souvent les townships en poudrières.

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