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L'Occident invite Kinshasa à renoncer à sa loi électorale


Des manifestations à Kinshasa contre la nouvelle loi électorale soumise par l'administration Kabila (Reuters)
Des manifestations à Kinshasa contre la nouvelle loi électorale soumise par l'administration Kabila (Reuters)

Des diplomates ont rencontré mercredi le président du Sénat, Kengo Wa Dondo, pour l'inviter "à prendre en considération les tensions qui prévalent à Kinshasa", selon Reuters.

KINSHASA, 22 janvier (Reuters) - Les ambassadeurs de plusieurs pays occidentaux exhortent les autorités de République démocratique du Congo à abandonner ou remodeler un projet de réforme électorale qui a provoqué trois jours de violentes manifestations dans le pays, rapportent des sources diplomatiques.

Le texte a été adopté samedi par la chambre basse du parlement et sera mis au vote ce jeudi au Sénat. Les représentants des Etats-Unis, de France, du Royaume-Uni et de Belgique, l'ancienne puissance coloniale, ont rencontré mercredi le président du Sénat, Kengo Wa Dondo, pour l'inviter "à prendre en considération les tensions qui prévalent à Kinshasa et dans les autres villes du pays", a dit un diplomate.

Ils doivent s'entretenir dans la journée de jeudi avec le président de l'Assemblée nationale, Aubin Minaku, afin de lui transmettre le même message. "Kengo est très soucieux de désamorcer la situation", a indiqué un autre diplomate. "Le gouvernement est très conscient des possibles répercussions."

Les partisans de l'opposition descendent dans la rue depuis lundi pour protester contre l'adoption d'une loi électorale qui impose l'organisation d'un recensement de la population en préalable aux élections législatives et présidentielle de 2016, ce qui pourrait repousser les scrutins de plusieurs années et permettre ainsi au président Joseph Kabila de se maintenir plus longtemps au pouvoir.

Au moins 42 personnes ont péri en trois jours d'affrontements avec les forces de l'ordre, selon la Fédération internationale des ligues de droits de l'homme (FIDH). Le gouvernement de Kinshasa fait état pour sa part de 15 morts, pour la plupart des pillards abattus par des vigiles privés. Selon des témoins, une femme a été tuée jeudi lorsque la police a tiré à balles réelles et au gaz lacrymogène pour disperser des milliers d'opposants rassemblés à Goma, dans l'est du pays. La police a démenti avoir tiré à balles réelles.

A Kinshasa, la situation était globalement calme dans la matinée. Des dirigeants de l'opposition et leaders étudiants réunis à l'université de Kinshasa, théâtre des plus violentes confrontations, ont dit qu'ils attendraient le vote du Sénat avant de se prononcer sur les suites à donner au mouvement.

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