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Libye : les rebelles reprennent du terrain


Des rebelles après avoir repris le controle d'Ajdabiya, Samedi 26 mars 2011
Des rebelles après avoir repris le controle d'Ajdabiya, Samedi 26 mars 2011

Débutée le 19 mars, l’intervention militaire internationale visant à faire respecter une zone d’exclusion aérienne a permis aux insurgés libyens de reprendre le dessus.

Initialement basés dans l’Est du pays, les rebelles libyens avancent vers l’Ouest où sont situés les bastions du Colonel Mouammar Kadhafi, qui dirige le pays depuis plus de 40 ans.

Il faut dire qu’ils sont aidés par les frappes aériennes de la coalition internationale contre les forces du gouvernement, qui ont débuté le 19 mars.

Les rebelles ont ainsi repris le contrôle de plusieurs villes, dont Bin Jawad, la dernière en date. Il s’agit de la position la plus à l’Ouest qu’ils avaient réussi à conquérir avant la contre offensive de Mouammar Kadhafi.

Précédemment, sur la route menant à Bin Jawad, les insurgés avaient déjà récupérés les ports pétroliers de Ras Lanuf et de Brega, qu’ils avaient perdu il y a dix jours. Les forces du gouvernement se sont retirées sans combattre et des soldats se sont rendus, rapportent des témoins. Ces deux villes sont hautement stratégiques puisque s’y trouvent d’importants terminaux pétroliers.

La chaine de télévision Al-Arabiya a diffusé des images sur lesquelles on peut voir des blindés du gouvernement et des véhicules militaires incendiés le long de l’autoroute menant à Ras Lanouf. Des vidéos montrant des avions britanniques bombardant des cibles pro-Kadhafi ont également été diffusées.

Désormais les insurgés visent Syrte d’où est originaire Mouammar Kadhafi. C’est dans cette ville qu’ils comptent mener leur prochaine offensive. D’ailleurs deux explosions ont été entendues à la nuit tombée mais on ne sait pas si elles ont eu lieu dans la ville ou en périphérie. Des habitants de la ville commencent donc à fuir. Au moins dix voitures civiles transportant des femmes et des enfants ont été vues en train de prendre la direction de Tripoli, la capitale ou des explosions provenant d’armes anti-aériennes ont été entendues dans la nuit de dimanche.

Un ancien colonel qui a déserté l’armée pour rejoindre les rangs des rebelles a indiqué que les forces loyales à Kadhafi avaient placé des mines anti-personnelles dans la périphérie de Syrte.

En revanche, Misrata une ville assiégée par les rebelles, continue d’être la cible des tireurs d’élite des forces loyales à Mouammar Kadhafi qui attaquent également a l’artillerie lourde. La vie y est de plus en plus difficile puisqu’en plus de la contre offensive du gouvernement, la ville est privée d’eau et d’électricité.

A Washington, cette intervention suscite nombreuses interrogations. On se demande si elle était nécessaire. Il a d’ailleurs été demandé a Robert Gates, le Secretaire américain de la Défense, si les violences et le bain de sang en Libye menaçait la sécurité des Etats Unis. Il a repondu de la manière suivante : « Non. Il ne s’agissait pas d’un intérêt vital pour les Etats Unis. Mais il y avait un intérêt : l’engagement des Arabes (de la Ligue Arabe), l’engagement des Européens, et la situation humanitaire étaient en jeu. Il y a eu des révolutions à l’Ouest et à l’Est de la Libye, en Egypte et en Tunisie. Donc les événements en Libye représentaient une potentielle déstabilisation qui aurait pu potentiellement mettre les révolutions tunisienne et égyptienne en danger. Il s’agissait là d’une autre considération américaine», a expliqué le patron du Pentagone.

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