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"Le Pool est devenu un terrain de chasse et l’animal, c’est l’être humain", témoignent les ressortissants à Brazzaville


Les ressortissants du Pool élèvent de plus en plus leurs voix pour demander la fin des violences dans leur département, à Brazzaville, le 15 octobre 2016. (VOA/Ngouela Ngoussou)
Les ressortissants du Pool élèvent de plus en plus leurs voix pour demander la fin des violences dans leur département, à Brazzaville, le 15 octobre 2016. (VOA/Ngouela Ngoussou)

Les ressortissants du Pool élèvent de plus en plus leurs voix pour demander la fin des violences dans leur département. Ils appellent les autorités à pacifier le Pool, et au Pasteur Ntumi à se présenter à la justice, "car cette fois-ci il n’y aura pas de dialogue".

De Brazzaville, notre correspondant Ngouela Ngoussou.

Reportage de Ngouela Ngoussou, correspondant à Brazzaville pour VOA Afrique
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Les quelques personnes qui réussissent à s’extirper des violences dans le Pool sont muettes, avares de témoignages, probalement à cause des traumatismes subis.

Ceux qui accueillent les parents chez eux rapportent les scènes de violences que les populations ont vécues dans le Pool.

C’est le cas de l’avocat Hervé Ambroise Malonga qui a vu arriver ses parents dans le dénuement total. "Mon grand père est arrivé en culotte, il n’a même pas eu le temps de mettre son pantalon lorsque les éléments de l’armée sont venus les déguerpir", indique-t-il.

L’avocat loge d’autres familles dans ses propriétés à Nganga Lingolo, un quartier sud de Brazzaville.

Pour Claudine Munari, candidate à la présidentielle de mars dernier, "le Pool est devenu un terrain de chasse et l’animal, c’est l’être humain".

Elle se dit horrifiée par les violences subies par les populations qui fuient de toutes parts. En mémoire des victimes du Pool, Claudine Munari et d’autres leaders de l’opposition ont tenté d’organiser une marche à Brazzaville, qui a aussitôt été interdite par les autorités, estimant que le contexte n’était pas opportun.

D’autres voix s’élèvent dans la classe politique, appelant le gouvernement à mettre fin à la crise du Pool. Le coordonnateur général du Collectif des partis du centre, Jean-Michel Bokamba Yangouma, déplore la répétition de la crise dans ce département. "C’est assez maintenant ! Il faut que le gouvernement mette fin à cette situation, et par tous les moyens", recommande cet ancien syndicaliste.

Les événements du Pool continuent de choquer l’opinion à tel point que ses ressortissants espèrent la victoire des forces armées sur le Pasteur Ntumi et ses miliciens ninjas.

Joachim Mbandza, un des cadres du Pool, pense que ce département ne doit pas souffrir de la loi de terreur qu’impose Ntumi, affirmant que "cette fois-ci il n’y aura pas de dialogue, il faut que la force publique mette ces groupes armés hors d’état de nuire".

Une autre ressortissante du Pool, Marie Chantal Kodia, vice-présidente de Femmes leaders du Pool, rend responsables le Pasteur Ntumi et ses hommes des souffrances des populations dans ce département. "Quand on est pasteur, on ne tue pas", dénonce-t-elle.

L’association des Femmes leaders du Pool appelle la diaspora congolaise et les organisations humanitaires internationales à apporter leur secours aux populations qui vivent un drame.

Dans le Pool, les populations continuent à fuir les zones des opérations sécuritaires. Elles arrivent massivement à Kinkala, la capitale départementale qui est toujours sous blocus. D’autres ont trouvé refuge à Loutete, une ville du département de la Bouenza, frontalière avec le Pool.

Ngouela Ngoussou, à Brazzaville

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