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Les pirates somaliens soupçonnés d'une première attaque depuis 2012


Des pirates somaliens jugés aux États-Unis, le 9 juillet 2012.
Des pirates somaliens jugés aux États-Unis, le 9 juillet 2012.

Des hommes armés ont détourné un pétrolier au large de la Somalie et retenaient prisonnier mardi son équipage sri-lankais à bord du navire, a-t-on appris auprès des garde-côtes et d'un expert en piraterie somalienne qui soupçonne des pirates d'être les auteurs de l'attaque.

Si l'identité des assaillants est confirmée, il s'agirait de la première attaque d'un navire commercial par des pirates somaliens depuis 2012.

Après avoir lancé un message de détresse lundi après-midi, le tanker Aris 13, avec huit membres d'équipage à son bord, a dévié de sa trajectoire prévue dans cette zone maritime très fréquentée et s'est rapproché des côtes somaliennes. Mardi, il mouillait à quelques encablures d'Alula, ville côtière située sur la pointe nord-est de la Somalie, dans la région semi-autonome du Puntland.

"Les hommes armés retiennent le bateau et son équipage au large d'Alula", a déclaré à l'AFP Muse Mohamed, un responsable des garde-côtes du Puntland. "Mais nous n'avons pas plus de détails".

Un chef traditionnel de la région, Abdihakim Mohamed Jama, joint par téléphone, a indiqué que plus d'une vingtaine d'hommes se trouvaient à bord du bateau et que les pirates présumés "affirment être des pêcheurs". Il rapporte que des hommes s'étant approchés du navire ont remarqué qu'ils sont "lourdement armés".

"Ce que nous savons avec certitude, c'est qu'un petit tanker a été attaqué et a dévié de sa course", a déclaré à l'AFP John Steed, un ancien colonel de l'armée britannique responsable de l'Afrique de l'Est pour l'ONG de lutte contre la piraterie Oceans Beyond Piracy (OBP), qui est en contact avec les forces navales suivant la progression du navire attaqué.

"Nous devons encore confirmer s'il s'agit d'une attaque de pirates, car nous ne savons pas, par exemple, quelles sont les revendications de ces gens, mais cela ressemble très fort au scénario traditionnel des attaques de pirates", a déclaré à l'AFP John Steed, responsable de l'Afrique de l'Est pour l'ONG de lutte contre la piraterie Oceans Beyond Piracy (OBP).

Selon cet ancien colonel de l'armée britannique, qui est en contact avec les forces navales européennes ayant dépêché des avions de reconnaissance pour suivre la progression du navire, "ce que nous savons avec certitude, c'est qu'un petit tanker a été attaqué et a dévié de sa course".

Silence radio

L'Aris 13, exploité par une société émirati, transportait du carburant de Djibouti vers Mogadiscio, a expliqué M. Steed, qui avait aidé à la libération de 26 otages par des pirates somaliens en octobre 2016.

"Le navire a envoyé un message indiquant qu'il était suivi par deux skiffs", des petites embarcations rapides généralement utilisées par les pirates somaliens, raconte l'ancien colonel. "Après cela, ça a été silence radio et son propriétaire n'est pas parvenu à le contacter".

Le gouvernement sri-lankais a annoncé dans un communiqué que les huit membres d'équipage sont des Sri-lankais, mais a démenti des informations selon lesquelles le navire battait pavillon de cet Etat insulaire situé au sud-est de l'Inde.

Selon le site de référence Marine Traffic, qui répertorie les déplacements de navires à travers le globe, l'Aris 13 bat pavillon des Comores.

"Il n'y a pas eu d'attaque de navire commercial par des pirates somaliens depuis 2012", a souligné M. Steed. Mais, depuis lors, plusieurs navires ont été attaqués ou été la cible de manoeuvres d'approches suspectes, sans que les pirates ne parviennent à s'en rendre maîtres.

La piraterie somalienne, qui avait repris à une échelle industrielle en 2005, a connu son apogée en 2011 et les attaques avaient très sérieusement perturbé la navigation internationale dans cette zone très fréquentée par les navires commerciaux. Au plus fort de la crise (janvier 2011), les pirates détenaient 736 otages et 32 bateaux.

Mais les mesures de lutte anti-piraterie ont fini par porter leurs fruits avec, notamment, le déploiement de forces navales internationales. Les pirates avaient abandonné la partie ou été arrêtés pour plusieurs centaines d'entre eux.

Avec AFP

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