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Les ONGs fustigent le verdict contre une victime de viol en Somalie


Les militaires somaliens sont accusés par les ONGs de commettre des viols en toute impunité
Les militaires somaliens sont accusés par les ONGs de commettre des viols en toute impunité
Une Somalienne qui dit avoir été violée par des membres des forces de sécurité de son pays a été condamnée a un an de prison. Le journaliste qui s’était fait l’écho de cette accusation en l’interviewant, Abdulaziz Abdinur Ibrahim, a lui aussi été condamné. Il écope également d’un an de réclusion.

Le tribunal de Mogadiscio les a tous les deux déclarés coupables d’ « outrages aux institutions de l’Etat ». En outre, la jeune femme de 27 ans, qui affirme avoir été sexuellement agressée, a été reconnue coupable de fausse accusation. Le journaliste a également été condamné pour avoir dénigré le gouvernement et poussé la femme à faire un faux témoignage.

Ancien employé de radios somaliennes, M. Abdinur, qui est incarcéré depuis début janvier, a été immédiatement reconduit en prison.

Trois autres personnes inculpées dans cette affaire, dont l’époux de la jeune femme, ont été libérées mardi. Les Nations Unies (ONU) et les organisations de défense des droits humains ont vivement critiqué ces verdicts, au motif qu’ils étaient politiquement motivées.

Dans un communiqué, l’ONG Human Rights Watch (HRW), Amnesty International et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), ont estimé que cette affaire est « liée à l’attention accrue accordée par les médias au nombre important de viols et de violences sexuelles (en) Somalie, notamment d’agressions attribuées aux forces de sécurité ».

« La presse somalienne fait face à un début d’année difficile » a averti de son côté l’ONG de défense de la presse Reporters sans Frontières (RSF). Evoquant le meurtre en janvier du journaliste de Shabelle Media Network, Abdihared Osman Adan, RSF rappelait qu’en 2012, « la Somalie a été le pays le plus meurtrier d’Afrique pour les journalistes et le deuxième pays le plus dangereux au monde pour les acteurs de l’information, après la Syrie ».

Ce pays de la corne de l’Afrique a enregistré 18 décès en lien avec la profession de journaliste, a déploré RSF, évoquant un bilan effarant pour 2012.
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