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Les forces US qui ont tué 33 civils ont agi "en légitime défense" en Afghanistan


L'armée américaine patrouille dans le village de Dahaneh, en Afghanistan, le 13 août 2009.
L'armée américaine patrouille dans le village de Dahaneh, en Afghanistan, le 13 août 2009.

Les forces américaines qui ont causé la mort de 33 civils afghans lors de frappes aériennes, en novembre 2016 près de Kunduz (nord), ont "agi en légitime défense" face aux talibans, affirme jeudi l'OTAN sur la foi d'une enquête américaine.

"L'enquête a montré que les forces américaines avaient agi en état de légitime défense, en accord avec le droit de la guerre et dans le respect des règles" indique dans un communiqué la mission de l'Otan en Afghanistan, Resolute Support, publié à la suite d'une enquête menée par les forces américaines.

"Aucun civil n'avait été vu ou identifié pendant la bataille", ajoute le communiqué.

La mission de l'Otan sous commandement américain, dirigée par le général américain John Nicholson, est très majoritairement composée des 8.500 hommes de l'US Army.

"Les civils qui ont été tués ou blessés se trouvaient sans doute à l'intérieur des bâtiments depuis lesquels les talibans ouvraient le feu" affirme le rapport. Il rappelle le bilan de 33 civils tués et 27 blessés le 3 novembre 2016 dans le village de Boz, en périphérie de Kunduz, la grande ville commerçante frontalière du Tadjikistan.

"Les forces aériennes américaines ont fait usage du minimum de la force requise pour neutraliser les différentes menaces émanant des bâtiments et pour protéger les forces alliées" afghanes qui les avaient appelées en renfort poursuit le rapport.

L'opération, rappelle-t-il, "visait à capturer des dirigeants talibans responsables de l'offensive d'octobre contre Kunduz. Elle a été menée par les forces spéciales afghanes avec un nombre limité de conseillers et effectifs de soutien américains".

"A leur arrivée dans le village, les forces alliées ont été prises sous le feu de talibans tirant depuis de nombreux bâtiments civils", nécessitant un soutien aérien, explique-t-il.

Ces raids meurtriers étaient intervenus quatorze mois après le bombardement américain de l'hôpital de Kunduz géré par Médecins sans Frontières, qui avait fait 42 morts parmi le personnel et les patients dans la nuit de 2 au 3 octobre 2015.

Cette nouvelle bavure avait provoqué la colère des habitants et déclenché des manifestations dans la ville, régulièrement cible d'offensives des talibans.

Selon la police locale, plusieurs enfants dont un nourrisson de trois mois figuraient parmi les morts.

Face à l'indignation soulevée par cette nouvelle bavure, l'armée américaine avait admis avoir "très probablement tué" ces villageois et annoncé une enquête en coopération avec les forces afghanes.

L'ONU avait également annoncé une enquête indépendante dont les conclusions devraient être présentées d'ici la fin du mois.

La question des victimes civiles, après quinze ans de campagne de l'Otan contre les insurgés afghans, vaut aux troupes occidentales de fortes critiques du gouvernement et de l'opinion publique.

Ce raid avait été conduit à la suite de combats dans lesquels deux soldats américains et trois membres des forces spéciales afghanes avaient été tués.

Depuis 2001, les forces américaines ont perdu plus de 2.200 hommes en Afghanistan et englouti des centaines de milliards de dollars pour relancer les forces de sécurité locales.

Cependant, le général Nicholson a reconnu en décembre que l'armée afghane avait perdu du terrain et ne contrôlait désormais plus que 64% du territoire, contre 72% en 2015. Ce qui a conduit le président Obama à maintenir 8.400 soldats sur place au lieu des 1.000 initialement prévus.

Avec AFP

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