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Premières élections post-Jammeh jeudi en Gambie


Bureau de vote, Serrekunda, Gambie, le 1er décembre 2016.
Bureau de vote, Serrekunda, Gambie, le 1er décembre 2016.

Les Gambiens sont appelés aux urnes pour choisir leurs députés. Ces premières élections depuis la chute de Yahya Jammeh suscitent l'espoir d'un réel changement au sein de l'Assemblée nationale auparavant perçue comme une simple chambre d'enregistrement.

En Gambie, pays anglophone enclavé dans le territoire sénégalais hormis sa façade atlantique, le Parlement monocaméral compte 53 députés: 48 élus et cinq nommés par le président pour un mandat de cinq ans.

Durant la présidence de Yahya Jammeh, qui a dirigé la Gambie d'une main de fer plus de 22 ans, les lois provenaient souvent de l'exécutif puis étaient envoyées beaucoup plus tard à l'Assemblée pour être enregistrées par les parlementaires, si jamais elles l'étaient.

M. Jammeh est parti en exil en Guinée équatoriale en janvier à la suite de sa défaite - qu'il a contestée pendant six semaines - à l'élection présidentielle du 1er décembre face à Adama Barrow, candidat d'une large coalition,

Un peu plus de 886.000 électeurs, sur près de 2 millions d'habitants, doivent choisir leurs députés parmi 239 candidats, selon la Commission électorale (IEC). Les prétendants sont issus de neuf partis politiques ou de listes indépendantes.

La journaliste et bloggeuse gambienne, Aisha Dabo, basée à Dakar, a indiqué à VOA Afrique que ce scrutin qui survient trois mois après le départ de Yaya Jammeh, est surtout marqué par le nombre important de candidatures indépendantes.

Aisha Dabo jointe par Abdourahmane Dia
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Peu de posters géants étaient visibles dans les rues de la capitale Banjul, à l'inverse de la campagne pour la présidentielle de décembre 2016, selon des journalistes de l'AFP, qui ont surtout aperçu des affiches de petits formats, assez variées.

Mardi, au dernier jour de la campagne ouverte le 15 mars, beaucoup de Gambiens exprimaient l'espoir d'avoir de nouveaux députés non subordonnés à l'exécutif.

Awa Lowe, une habitante de Kanifing, en banlieue de Banjul, souhaitait ainsi que la nouvelle Assemblée nationale ne soit pas "un +guichet de poste+ qui adopterait n'importe quel projet de loi".

Le nouveau Parlement "sera diversifié et c'est ce qui le rendra intéressant. Aucun parti ne devrait avoir le nombre de députés permettant d'adopter automatiquement des lois qui ne correspondent pas à l'intérêt des populations", a-t-elle ajouté à l'AFP.

Le parti de Yahya Jammeh, l'Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (APRC), a des candidats en lice dans 29 des 53 circonscriptions électorales et est confiant dans ses chances, selon son responsable de campagne, Yankuba Colley.

"Nous espérons pouvoir vaincre nos adversaires dans les 29 circonscriptions", a dit M. Colley, estimant que la campagne a permis de redynamiser les troupes de l'APRC.

"Certains militants ont estimé avoir commis des erreurs lors de la présidentielle" de décembre 2016, ils "pensaient que l'APRC était morte. Ils sont maintenant convaincus que le parti est vivant", a-t-il soutenu.

Coalition éclatée

L'APRC avait remporté une victoire écrasante aux précédentes législatives, en 2012, boycottées par six des principaux partis d'opposition de l'époque qui accusaient le régime "d'abus de pouvoir".

Le scrutin de jeudi enregistre aussi plusieurs dizaines de candidatures des formations de la nouvelle majorité autour du président Adama Barrow, incluant le Parti démocratique unifié (UDP).

Pour la présidentielle de 2016, M. Barrow était candidat de l'UDP, dont il a ensuite démissionné pour mieux représenter toute la coalition l'ayant choisi comme porte-drapeau face à Yahya Jammeh.

Mais la coalition n'a pas réussi à aller aux législatives dans l'unité. Certaines sources en son sein ont exprimé à l'AFP des craintes de voir cette division profiter à l'APRC.

Une préoccupation balayée par Alagie Darboe, responsable de l'UDP en lice dans l'ouest du pays: le parti fera de bons scores dans les 44 circonscriptions où il a présenté des candidats, a-t-il assuré à l'AFP.

"Le soutien que nous ont manifesté les électeurs durant la campagne est une indication claire que nous allons gagner", a-t-il affirmé.

Si le paysage politique a beaucoup changé en quelques mois en Gambie, une spécificité locale demeurera pour le scrutin: le vote avec des billes, à la place des bulletins de vote, et des bidons de couleurs différentes servant d'urnes.

Les opérations de vote sont prévues de 08H00 à 17H00 (locales et GMT). Les premiers résultats sont attendus vendredi, selon l'IEC.

Avec AFP

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