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Le troisième âge n'a pas toujours accès aux systèmes de soins


Quelques 76 millions de personnes âgées dans le monde sont exclues des systèmes de santé. Et dans 38 des 194 pays membres des Nations Unies (ONU), l’espérance de vie à 60 ans a diminué ou est restée statique, selon l’ONG HelpAge International.
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D’où le besoin urgent d’améliorer la couverture des systèmes de santé pour les personnes âgées, explique Catherine Dusseau de HelpAge International. « L’être humain peut vivre beaucoup plus longtemps, et il peut vivre bien », dit-elle.

Parmi les facteurs qui expliquent qu’on néglige la santé du troisième âge : « La priorité qui a été donnée à la santé des petits enfants. Durant beaucoup d’années, on a beaucoup travaillé sur ce groupe d’âge », explique Mme Dusseau.

Dans une interview avec la Voix de l’Amérique (VOA), elle ajoute que « cela a eu une influence sur la manière dont travaillent les services de santé, et cela a mobilisé aussi beaucoup de ressources sur ce groupe d’âge ». En conséquence, d’autres groupes, dont celui des personnes de plus de 60 ans, ont bénéficié de moins d’appuis.
La population du Japon vieillit rapidement
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Par ailleurs, ajoute Mme Dusseau, les styles de vie ont un impact considérable sur la santé des personnes âgées : le tabac, l’alcool, l’obésité, et la consommation excessive de graisses animales. « La mauvaise alimentation qu’on peut avoir, le fait qu’on soit sédentaire, qu’on ne fasse pas d’activité physique. Tous ces styles de vie font qu’on arrive à 60 ans – oui on n’est pas mort - mais on n’a pas un état de santé qui soit optimal », constate l’experte de HelpAge International.

Les personnes âgées souffrent de nombreuses maladies chroniques qui fréquemment, ne sont pas détectées. « On ne vit pas dans des conditions très agréables » reconnait l’experte.

Par ailleurs, la privatisation des services de santé limite l’accès aux soins. « C’est un phénomène que l’on voit depuis les années 1990 » affirme Mme Busseau. De ce fait, l’accès aux soins de santé, notamment aux soins de santé primaires, « n’est pas une réalité pour beaucoup de personnes ». Ce qui a une grande importance, puisque lorsque les soins de santé sont privatisés, les personnes à revenus limités peuvent négliger de se faire soigner, faute de moyens.

Une option possible : le développement des services de santé communautaires, selon l’ONG HelpAge International. « Les soins de santé communautaires, les soins de santé primaires… on en parle beaucoup, mais ils n’ont pas été tellement développés », déplore Mme Busseau. Or, ils jouent un rôle clé, puisqu’ils permettent le suivi de maladies chroniques, telles que le diabète ou l’hypertension artérielle.
Jonas Lukano, 60 ans, un diabétique en Afrique
Jonas Lukano, 60 ans, un diabétique en Afrique


« Les services de proximité c’est très, très important pour toutes sortes de maladies » poursuit Mme Busseau, non seulement pour le suivi, mais la prévention.

A ceux qui évoquent le coût des soins de santé de proximité, l’experte rappelle qu’en réalité, les pays s’aperçoivent qu’à long terme, ils coûtent moins cher, et que « cela stoppe un peu la spirale infernale des coûts de santé ». Il est moins onéreux de prévenir que de fournir des soins de santé en situation d’urgence, comme les accidents cardiaques.

Parmi les 38 pays dont l’espérance de vie a diminué ou s’est maintenue : le Cap Vert, Tchad, Congo, la République Démocratique du Congo (RDC), Djibouti, la Guinée Equatoriale, Gambie, la Mauritanie, le Sénégal et Sierra Leone.
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