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Le Parquet sud-africain fait appel de la décision de poursuivre Zuma


président Jacob Zuma lors d'une conférence de presse au Cap, Afrique du Sud, 14 juin 2015.
président Jacob Zuma lors d'une conférence de presse au Cap, Afrique du Sud, 14 juin 2015.

En vertu du système judiciaire sud-africain, il revient désormais à la Cour d'appel de se prononcer sur la recevabilité ou non de l'appel du parquet.

Le parquet sud-africain a décidé lundi de faire appel d'une décision de justice stipulant que le président Jacob Zuma devait être poursuivi de 783 chefs d'inculpation pour corruption dans une affaire de contrat d'armement, a annoncé le procureur général.

"J'ai décidé de faire appel du jugement rendu à l'unanimité par la Haute Cour de Pretoria", a déclaré Shaun Abrahams lors d'une conférence de presse à Pretoria.

Fin avril, la Haute Cour de Pretoria avait estimé que le parquet avait agi de façon "irrationnelle" en abandonnant, en 2009 pour vice de forme, les charges de corruption pesant sur Jacob Zuma. Elle avait ajouté que cette décision "devait être revue", renvoyant la balle au parquet.

En faisant appel, le parquet se déclare donc défavorable au rétablissement de 783 chefs d'inculpation contre le président en exercice.

"En principe, le jugement (de la Haute Cour fin avril) concerne toute personne qui est susceptible d'être poursuivie et affecte les pouvoirs discrétionnaires du procureur", a déclaré Shaun Abrahams pour justifier sa décision. "C'est tellement important que j'estime nécessaire une décision de la Cour d'appel" sur le sujet, a-t-il ajouté.

En vertu du système judiciaire sud-africain, il revient désormais à la Cour d'appel de se prononcer sur la recevabilité ou non de l'appel du parquet.

Les charges de corruption, racket et fraude fiscale contre Jacob Zuma avaient été abandonnées in extremis, quelques semaines seulement avant son élection à la présidence en 2009.

Jacob Zuma était soupçonné d'avoir sollicité des pots-de-vin pour l'attribution d'un important marché public d'armement de quelque 4,8 milliards de dollars à la fin des années 90.

La décision lundi du parquet de faire appel intervient alors que le président Zuma est embourbé dans plusieurs scandales qui le fragilisent.

"S'il y a des suggestions que j'ai pu succombé à des pressions pour prendre ma décision, je peux assurer le public aujourd'hui que ces allégations sont absolument ridicules et complètement infondées", a affirmé le procureur général, anticipant des critiques.

"Je ferai toujours ce qui est correct, que l'individu soit un citoyen ordinaire, un ministre ou le président en exercice", a-t-il assuré.

"Devant vous aujourd'hui, je réaffirme mon engagement à respecter mon serment de protéger et défendre la Constitution et les droits fondamentaux qu'elle établit, et d'appliquer la loi de la République, sans peur et sans accepter de faveurs", a-t-il encore dit.

Le scandale de pots-de-vin impliquant plusieurs industriels européens - dont le français Thomson-CSF (devenu Thales), le suédois Saab et le britannique BAE Systems - empoisonne la vie politique en Afrique du Sud depuis plus d'une décennie.

En 2005, le conseiller financier de Jacob Zuma, Schabir Shaik, avait été condamné à quinze ans de prison, pour avoir notamment sollicité des pots-de-vin pour lui à Thomson-CSF. Il avait été libéré pour raisons médicales en 2009.

Avec AFP

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