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Le Nigeria à Cameron : pas besoin d'excuses, mais du retour des actifs volés


Le président nigérian Muhammadu Buhari et le Premier ministre britannique David Cameron lors du sommet du G7 à Munich, le 8 Juin 2015.
Le président nigérian Muhammadu Buhari et le Premier ministre britannique David Cameron lors du sommet du G7 à Munich, le 8 Juin 2015.

Le Nigeria ne demande pas d'excuses au Premier ministre britannique David Cameron pour avoir qualifié le géant africain "d'extraordinairement corrompu", mais plutôt le retour d'actifs frauduleux cachés au Royaume-Uni par des Nigérians, a déclaré à Londres son président Muhammadu Buhari.

"Je ne vais pas demander d'excuses à qui que ce soit. Tout ce que je demande c'est le retour des actifs", a déclaré M. Buhari lors d'une conférence anti-corruption dans la capitale britannique.

"C'est ce que je demande. A quoi me serviraient des excuses?", a-t-il ajouté sous les applaudissements de membres d'organisations de la société civile et des délégués nigérians présents à cette conférence organisée par le secrétariat du Commonwealth.

Le Premier ministre britannique David Cameron avait plus tôt cette semaine glissé à la reine Elizabeth II lors d'une réception à Buckingham Palace que "des dirigeants de plusieurs pays extraordinairement corrompus" étaient attendus à Londres. "Le Nigeria et l'Afghanistan, peut-être les deux pays les plus corrompus du monde", avait-il ajouté.

Arrivé au pouvoir il y a un an, la président Buhari, connu pour sa poigne de fer, a promis de mener une lutte acharnée contre la corruption endémique qui gangrène la première puissance économique d'Afrique, et de retrouver les sommes "astronomiques" dérobées par la classe dirigeante depuis des décennies.

Dans son discours mercredi, il a poliment remercié le Royaume-Uni pour avoir aidé le Nigeria à récupérer des actifs volés planqués à l'étranger, citant à ce propos le cas de Diepreye Alamieyeseigha, ancien gouverneur de l'Etat pétrolier de Bayelsa interpellé à Londres en 2005 pour blanchiment d'argent.

Mais, hormis ce cas emblématique, "notre expérience est que le rapatriement d'actifs frauduleux est fastidieux, onéreux et chronophage", a souligné M. Buhari, qualifiant lui-même la corruption au Nigeria "d'hydre à plusieurs têtes".

Selon le dernier classement des pays les plus corrompus de l'ONG anti-corruption Transparency International, l'Afghanistan est particulièrement mal classé (166e sur 168) et le Nigeria figure à la 136e place.

Avec AFP

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