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Le Namibien Frankie Fredericks, soupçonné de corruption, démissionne


Le président de la Commission d'évaluation, le Namibien Frankie Fredericks, parle à la 121e session à Copenhague, le 8 octobre 2009.
Le président de la Commission d'évaluation, le Namibien Frankie Fredericks, parle à la 121e session à Copenhague, le 8 octobre 2009.

A moins de deux mois des visites à Los Angeles et Paris, candidates aux JO 2024, la démission du président de la Commission d'évaluation, le Namibien Frankie Fredericks pour des soupçons de corruption, met le CIO sous pression et jette une nouvelle ombre sur le processus d'attribution des Jeux.

"Je démissionne de mon poste de président de la Commission d'évaluation des JO 2024 car il est essentiel que le travail important fait par mes collègues soit considéré comme mené de façon juste et impartiale", a annoncé mardi Frankie Fredericks dans un communiqué.

Lundi, la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) avait annoncé de son côté que Fredericks avait été remplacé au sein du groupe de travail de l'instance sur la réintégration de l'athlétisme russe accusé de dopage institutionnalisé.

Dans un article daté du samedi 4 mars, le quotidien français Le Monde avance que Frankie Fredericks a reçu un versement de 299.300 dollars le jour même de l'attribution des jeux Olympiques par le Comité international olympique (CIO) à Rio, le 2 octobre 2009 à Copenhague.

Membre du CIO, le Namibien avait précisé lundi qu'il n'était pas membre votant du CIO en 2009 (il ne l'est devenu qu'en 2012), mais était scrutateur du vote pour l'instance olympique, donc chargé de s'assurer du bon déroulement du vote.

L'ancien sprinteur assure que ce versement a été réalisé "conformément à un contrat daté du 11 mars 2007", "pour services rendus entre 2007 et 2011", et que le paiement "n'a rien a voir avec les jeux Olympiques".

Ce versement provient de la société du fils de l'ancien président de l'IAAF Lamine Diack, Papa Massata Diack. Ce dernier est accusé d'avoir reçu 1,5 million de dollars de la part d'un homme d'affaire brésilien, Arthur Cesar de Menezes Soares Filho, trois jours avant le vote.

"Paris et Los Angeles présentent deux candidatures fantastiques et je ne veux pas devenir un élément perturbateur dans cette grande compétition", a ajouté Fredericks mardi.

L'ancien champion du monde du 200 m précise qu'il ne participera pas au vote pour la désignation de la ville hôte des JO-2024, en septembre prochain à Lima.

La démission de Fredericks intervient à moins de deux mois du début des visites de la Commission d'évaluation, qui se rendra d'abord à Los Angeles du 22 au 26 avril.

La Commisssion sera ensuite à Paris du 13 au 17 mai.

"La nomination d'un nouveau président de la Commission d'évaluation devrait se faire très rapidement", a indiqué à l'AFP une porte-parole du CIO.

Cette commission d'évaluation, composée de 13 membres avant la démission de M. Fredericks, comprend notamment le président de la Fédération internationale de tir à l'arc, le Turc Ugur Erdener, membre de la Commission exécutive et vice-président du CIO, le Suisse Patrick Baumann, secrétaire général de la Fédération internationale de basketball (Fiba) ou encore l'ancienne championne olympique en athlétisme, la Marocaine Nawal El Moutawakel, qui a déjà présidé de nombreuses commissions, dont la commission d'évaluation des JO 2016 à Rio.

Le processus de candidature pour les JO 2024 a connu de nombreux rebondissements depuis plusieurs mois.

Après le renoncement de Rome en octobre dernier, c'était au tour de Budapest de jeter l'éponge en février, face à une pétition réclamant un référendum.

Il ne reste donc plus que deux villes en lice, Los Angeles et Paris, alors que l'idée d'un double vote à Lima attribuant à la fois les JO 2024 et 2028 continue d'être évoquée.

"Nous produisons trop de perdants", déplorait en décembre le président du CIO, Thomas Bach, qui pourrait ainsi trouver un moyen d'éviter de perdre Paris ou Los Angeles, qui renonceraient probablement définitivement à leur rêve olympique en cas d'échec dans la course aux JO 2024.

Avec AFP

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