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Le "meurtrier de Facebook" se suicide après trois jours de traque


Le tueur Steve Stephens lors d'une de ses diffusions sur Facebook
Le tueur Steve Stephens lors d'une de ses diffusions sur Facebook

Le tueur qui a choqué l'Amérique en diffusant l'assassinat d'un grand-père sur Facebook s'est suicidé mardi, mettant fin à trois jours d'intenses recherches à travers le pays.

Repéré par la police près d'Erie (Pennsylvanie, est), Steve Stephens, devenu depuis le meurtre dimanche le suspect numéro un des Etats-Unis, "s'est suicidé par balle" après une brève poursuite, a annoncé la police de Pennsylvanie dans un tweet.

La voiture, une Ford Fusion blanche dont la description avait été largement diffusée par les médias, a été signalée à la police vers 11 heures locales (16H00 GMT) sur le parking d'un McDonald's près d'Erie, a précisé le chef de la police de Cleveland, Calvin Williams, lors d'un point de presse dans cette ville de l'Ohio où a eu lieu le meurtre.

Dépêchée sur les lieux, la police a rapidement "arrêté la voiture" du suspect. C'est alors que l'homme, âgé de 37 ans, "s'est donné la mort", a expliqué M. Williams.

Erie se trouve à quelque 160 kilomètres de Cleveland, où Steve Stephens est soupçonné d'avoir tué dimanche un grand-père, Robert Goodwin Senior, 74 ans. Il ne connaissait pas cet ancien ouvrier à la retraite, père de neuf enfants, qui rentrait tranquillement d'un déjeuner de Pâques en famille.

Steve Stephens avait enregistré une vidéo de son meurtre, puis l'avait mise en ligne très rapidement sur Facebook.

Comprendre les motivations

On l'y voit sortir de son véhicule et demander au vieil homme de répéter le nom d'une personne. Celui-ci s'exécute avant d'amorcer un mouvement de recul pendant que son meurtrier déclare: "elle est la raison pour laquelle cela va vous arriver".

Dans une autre vidéo, Stephens affirmait aussi avoir tué 13 personnes et préparer un quatorzième meurtre.

Une traque avait été lancée d'abord dans quatre Etats avant d'être élargie à tout le territoire américain. Quelque 50.000 dollars avaient été offerts pour toute information conduisant à son arrestation.

"La priorité numéro un était de s'assurer que M. Stephens ne ferait pas d'autre victime", a expliqué Stephen Anthony, un agent du FBI qui participait à la traque.

"L'autre priorité était bien sur d'attraper Mr. Stephens sain et sauf, malheureusement, il a choisi que ce ne soit pas le cas", a-t-il ajouté.

M. Williams a souligné combien la police aurait voulu l'interroger, pour retracer son parcours depuis dimanche mais aussi et surtout pour comprendre ses motivations.

"Nous aurions vraiment voulu lui parler, pour savoir pourquoi il a fait ce qu'il a fait", car "il pourrait y avoir d'autres personnes dans des situations comparables", a-t-il déclaré.

"S'il y a des gens qui sont en difficulté, ou qui pensent avoir besoin d'aide, il faut qu'ils se signalent et qu'ils appellent. Ils peuvent appeler la police, on peut les renvoyer vers nos spécialistes en psychiatrie", a-t-il expliqué simplement.

Visible par des enfants

Le chef de la police a également appelé les dirigeants politiques et les responsables des réseaux sociaux à agir pour éviter que ce genre de contenu se retrouve en ligne, visible "à travers le monde", y compris par des enfants, a-t-il souligné.

"Cela n'aurait jamais dû être partagé dans le monde entier, un point c'est tout", a-t-il souligné.

Un des petits-fils de la victime, Ryan Godwin, avait prié sur Twitter les internautes de cesser de diffuser la vidéo du meurtre, par "respect" pour son grand-père.

Facebook avait publié lundi une chronologie détaillée de la diffusion des deux vidéos par Steve Stephens.

La société avait assuré avoir bloqué le compte de Stephens 23 minutes après avoir été alertée du contenu de la vidéo et promis d'améliorer ses procédures pour empêcher la diffusion de ce type d'images.

Son président Mark Zuckerberg a promis lors d'une conférence en Californie que Facebook ferait "tout (son) possible pour éviter ce genre de tragédie".

Le meurtre de dimanche, qui a suscité beaucoup d'émotion et des milliers de témoignages de solidarité à la famille de la victime, n'est pas le premier diffusé sur les réseaux sociaux.

En février, un double meurtre perpétré à Chicago avait déjà été diffusé en direct sur Facebook.

Un garçonnet de deux ans, Lavontay White, était à l'arrière d'une voiture en compagnie d'une tante de 20 ans qui utilisait Facebook Live et d'un homme de 26 ans, quand ce dernier a été la cible d'un règlement de compte.

En aout 2015, un homme, Vester Flanagan, ancien employé d'une chaîne de télévision de Virginie, avait abattu deux journalistes de la chaîne en direct à la télévision, avant de se suicider.

Avec AFP

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