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Le HCR dénonce les attaques des anti-Balaka contre les civils fuyant vers le Cameroun


 Des musulmans fuyant Bangui
Des musulmans fuyant Bangui
L'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) se dit préoccupée du sort de milliers de Centrafricains qui tentent de traverser la frontière entre la Centrafrique (RCA) et le Cameroun. Se basant sur des témoignages recueillis sur place, deux de ses représentants affirment que des civils ont été attaqués par des miliciens anti-Balaka.

Sur la route de l’exode, c’est le chaos : le Dr Paul Spiegel, expert médical du HRC, déclare, images à l’appui : « Ce que nous voyons ici, ce sont des réfugiés en train de marcher. Ce jour-là, plus de 1.000 personnes ont traversé la frontière ».

Le médecin a lui-même tourné une vidéo alors qu’il se trouvait près du village camerounais de Gbiti, sur la rivière Bombé, qui sépare le Cameroun et la RCA. Elle montre des réfugiés traversant cette rivière pour se retrouver dans la partie camerounaise.

« Sur les images, nous avons l’impression de voir des gens qui ont les genoux assez gonflés. Mais ce n’est pas le cas. Ce que nous voyons ici, ce sont en fait les effets de la malnutrition. Pas seulement chez les enfants, mais les adultes aussi. Ils ont l’air très maigre. Ils ont marché depuis trois mois, certains de Bangui. Ils ont dû se cacher la nuit et se nourrir principalement de feuilles et boire de l'eau non potable ».

Beaucoup de réfugiés ont également été blessés par balle ou à la machette, selon le Dr Spiegel. Et d’ajouter que d’autres ont été contraints à faire de nombreux détours pour éviter les milices anti-Balaka qui bloquent les routes principales.

Liz Ahua coordonne la situation des réfugiés centrafricains pour le HCR. Elle a recueilli de nombreux témoignages en RCA, au Tchad et au Cameroun. Elle dit avoir rencontré des réfugiés et déplacés profondément traumatisés. « Qu'ils soient en exil ou dans leur propre pays, ce sont des gens pris au piège, pris dans un nid de vipères. Et il n’y a pas d’issue pour le moment. Nous avons le devoir d’aider les Centrafricains pour mettre fin à cette descente dans le chaos, cette descente aux enfers ».

Le camp camerounais de Gbiti abrite déjà 15.000 réfugiés. Pourtant, il ne s’agit que d’un lieu de transit. Le HCR cherche à ériger des camps permanents et encourage les réfugiés à s'intégrer dans les communautés environnantes.
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