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Le Congrès américain menace à nouveau de paralysie l'Etat fédéral


Le Congrès américain à Washington, D.C.
Le Congrès américain à Washington, D.C.

Deux ans après avoir mis en congés forcés des centaines de milliers de fonctionnaires américains, les élus du Congrès menaçaient de recommencer, cette fois au sujet du droit à l'avortement, plus que jamais remis en cause par le camp conservateur.

Le Congrès doit impérativement voter avant le début de l'année budgétaire 2016, jeudi 1er octobre, des crédits à l'Etat fédéral, faute de quoi les fonctionnaires jugés non essentiels resteront chez eux. C'était arrivé en octobre 2013 pendant 16 jours, à cause d'un bras de fer sur l'assurance-maladie, et au vu de l'impasse cette année, la situation pourrait se reproduire jeudi prochain.

Une faction conservatrice du parti républicain à la Chambre des représentants persiste à vouloir empêcher de financer l'Etat, même à court terme, tant que les fonds à une grande organisation de planning familial, Planned Parenthood, ne sont pas coupés --une condition inacceptable pour Barack Obama et les démocrates, qui dénoncent une attaque contre la santé des femmes et le droit à l'avortement.

Jeudi, lors d'un vote, la minorité démocrate du Sénat a comme prévu fait obstruction contre un texte qui aurait fait tenir les administrations fédérales jusqu'au 11 décembre, tout en créant des mesures de rétorsion contre les cliniques à Planned Parenthood.

L'organisation dépend d'aides publiques à hauteur de 40% au titre de l'aide à la santé pour les plus démunis. Ses 700 cliniques fournissent des services de contraception et d'examens de dépistage, des activités que l'Etat fédéral finance; les procédures d'avortement sont censées être financées par des sources privées, mais les conservateurs jugent cette distinction illusoire.

Pourquoi ce regain d'intérêt pour une organisation quasi-centenaire, et que des précédentes lois avaient déjà exclu de tout programme public pour la partie IVG de ses activités?

Car des militants anti-avortement ont filmé en cachette des responsables de Planned Parenthood discutant du transfert tarifé de foetus pour la recherche, une pratique légale mais très opaque. La droite américaine est scandalisée, une polémique entretenue par les candidats républicains à la présidentielle, dont le sénateur Ted Cruz qui a pris la tête de la résistance.

"Les républicains devraient se comporter comme des républicains, nous avons la majorité dans les deux chambres du Congrès", a-t-il dit jeudi à des journalistes.

Cette résistance est vouée à l'échec, car les démocrates disposent de facto d'une minorité de blocage au Sénat, et Barack Obama a de toute façon promis son veto contre toute mesure qui s'en prendrait à Planned Parenthood.

Mais, au risque de paralyser l'Etat fédéral, l'intransigeance permet à certains républicains de démontrer à leur base électorale leur détermination sur un droit qui reste controversé aux Etats-Unis, 42 ans après l'arrêt Roe v. Wade de la Cour suprême.

Avec AFP

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