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La toxicogénomique : une avancée pour les animaux de laboratoire


Des militants pour la protection des animaux le 14 décembre 2012, devant le laboratoire de recherche Charles River à Reno, Nevada, USA (AP Photo/Scott Sonner)
Des militants pour la protection des animaux le 14 décembre 2012, devant le laboratoire de recherche Charles River à Reno, Nevada, USA (AP Photo/Scott Sonner)

Des chercheurs ont utilisé des cellules pour définir le niveau de toxicité de composés chimiques, possible alternative à l'expérimentation animale, selon une étude publiée dans Nature Communications.

"La toxicogénomique - le fait d'exposer les cellules à une substance et d'étudier la réaction des gènes - c'est la toxicologie moderne", a dit à l'AFP André Menache, directeur de l'association de défense animale Antidote Europe.

L’auteur de l'étude, Ruili Huang de l'Institut national de la santé de Bethesda aux États-Unis et ses collègues ont étudié l'effet sur des cellules de plus de 10.000 composés chimiques tels que des pesticides, des produits chimiques industriels, des additifs alimentaires et des médicaments.

Disposant ainsi de près de 50 millions de données, ils les ont combinées avec les caractéristiques des produits chimiques pour définir des modèles mathématiques reliant composés chimiques et effets sur la santé.

"Un modèle est un ensemble d'algorithmes qui prend en compte les données in vitro et/ou des informations sur les structures chimiques et prédit la toxicité d'un nouveau produit chimique", explique Ruili Huang.

Les résultats obtenus grâce à leurs modélisations ont été comparés à ceux précédemment obtenus suite à des essais sur des animaux ou à des expositions d'êtres humains. Les résultats correspondent, présentant ce mode opératoire comme alternative à l'expérimentation animale.

"C'est une excellente nouvelle", pour Brigitte Gothière, porte-parole de l'association de défense des animaux L214. "Le développement des alternatives à l'expérimentation animale pourrait sauver énormément d'animaux", précise la militante.

En Europe, 11,5 millions d'animaux sont utilisés chaque année pour des expérimentations. 11% d'entre eux sont dédiés aux tests de toxicologie.

"Malheureusement, nous sommes toujours bloqués par la même vieille loi qui exige de passer par des tests sur les animaux", regrette André Menache. "Cela n'a aucun sens scientifique, la toxicogénomique est tout à fait performante".

"C'est politique. Le défi, ce n'est pas la technologie, ni la science", ajoute André Menache. Un point de vue partagé par l'association People for the Ethical Treatment of Animals (PETA): "Seuls l'inertie, le conservatisme, la bureaucratie et l'argent, maintiennent, confinés dans de petites cages de laboratoire, des animaux effrayés et misérables".

Avec AFP

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