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La sonde américaine Cassini bientôt désintégrée


La sonde Cassini, image d'avril 2017 fournie par la Nasa.
La sonde Cassini, image d'avril 2017 fournie par la Nasa.

La sonde américaine Cassini, en orbite autour de Saturne depuis 2004, a amorcé les manoeuvres qui la feront plonger et se désintégrer dans l'atmosphère de la planète gazeuse géante le 15 septembre prochain, achevant en beauté une mission scientifique très fructueuse.

"Cassini a produit un trésor de découvertes, qui nous ferons réécrire les ouvrages de science planétaire sur de nombreux sujets", a estimé mardi devant la presse Nicolas Altobelli, un responsable scientifique de la mission à l'Agence spatiale européenne (ESA), en marge de la conférence de l'European Geosciences Union (EGU) à Vienne cette semaine.

Doté de douze instruments, le vaisseau a exécuté avec succès le 22 avril son 127ème et dernier survol rapproché de Titan, plus grosse lune saturnienne, passant à seulement 979 kilomètres de la surface et subissant une forte accélération, a indiqué la Nasa.

La sonde va effectuer 22 orbites de Saturne avant le grand plongeon, et volera ainsi entre la haute atmosphère de la planète et ses anneaux intérieurs, une zone de 2.400 kilomètres jamais explorée.

La première descente à travers les anneaux a commencé comme prévu à 09h TU mercredi, a indiqué la Nasa dans un message sur Twitter : "Et voilà ! Nous volons dans l'espace entre Saturne et ses anneaux. Les instruments sont allumés mais nous n'avons plus de contact avec la Terre."

Ce silence radio devrait durer près de 24 heures, période durant laquelle le vaisseau sera proche de Saturne et effectuera des observations scientifiques.

L'analyseur de poussière cosmique de la sonde devait effectuer des prélèvements directs de particules en traversant les anneaux.

Cassini devrait rétablir les communications avec la Terre au plus tôt à 7h05 TU jeudi. La sonde commencera peu après à transmettre des images et des données scientifiques, a précisé le Jet Propulsion Laboratory à Pasadena, qui est chargé de cette mission.

"La dernière partie de la vie de Cassini sera vraiment comme un feu d'artifice, car en s'aventurant entre la surface de Saturne et ses anneaux, le vaisseau fera des mesures scientifiques qui auraient autrement été impossibles", a relevé Luciano Iess, membre de l'équipe de recherche de Cassini à l'université italienne La Sapienza.

"Ce que nous apprendrons des dernières orbites de Cassini nous permettra de parfaire notre compréhension de la formation et de l'évolution des planètes géantes et des systèmes planétaires en général", avait expliqué plus tôt en avril à la presse Thomas Zurbuchen, responsable adjoint des missions scientifiques de la Nasa.

Durant sa longue mission autour de Saturne, Cassini a permis de faire d'importantes découvertes, comme des mers de méthane liquide sur Titan et l'existence d'un vaste océan d'eau salée sous la surface glacée d'Encelade, une petite lune saturnienne.

Une récente analyse des données collectées par le spectromètre à bord de Cassini en traversant un panache de vapeur au pôle sud d'Encelade, a montré la présence d'hydrogène dans ce geyser jaillissant de fissures dans la couche de glace.

Cet hydrogène ne peut s'expliquer que par une activité hydrothermale propice à l'existence de la vie, ont expliqué les scientifiques en annonçant cette découverte le 13 avril.

Pendant ses treize années de mission, Cassini aura couvert environ la moitié de l'orbite complète de Saturne autour du soleil, qui dure 29 ans. Cela lui a permis de faire des observations pendant deux saisons sur Titan, ce qui peut apporter d'importants éclairages sur le passé et le futur de la Terre, estiment les planétologues.

Vingt ans après son lancement, Cassini n'a plus beaucoup de carburant, explique la Nasa, et il fallait décider de la meilleure manière de terminer cette mission.

"Cassini va faire certaines de ses observations les plus extraordinaires à la fin de sa longue vie", a récemment prédit Linda Spilker, responsable scientifique de la mission au Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la Nasa en Californie.

Ces chercheurs espèrent ainsi obtenir des données précieuses sur la structure interne de Saturne, son champ magnétique et l'origine de ses anneaux. Ils comptent aussi obtenir des images inédites au plus près des nuages saturniens.

"Selon nos meilleurs modèles mathématiques nous pensons que l'espace entre les anneaux et la planète sera libre de débris suffisamment gros pour endommager le vaisseau", a précisé Earl Maize du JPL, tout en reconnaissant "l'existence d'inconnues".

Quand Cassini effectuera son dernier plongeon dans l'atmosphère de Saturne, elle continuera à transmettre des données de plusieurs de ses instruments, notamment sur la composition de l'atmosphère, jusqu'à la perte du signal.

Avec AFP

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