On recense davantage de bureaux de poste aux Etats-Unis que de McDonalds, Starbucks et Wal-Mart – les trois grandes chaines réunies. Le statut de la Poste fait partie intégrale de la Constitution américaine. Pour des millions d’Américains, le bureau de poste est un pilier de leur communauté. Mais voilà, à l’heure de l’Internet, des messageries instantanées et du courriel, la Poste a-t-elle encore un rôle à jouer ?
« Au lieu de la Poste, ils utilisent l’Internet. Ils reçoivent leurs factures et les règlent en ligne » explique le porte-parole de l'U.S. Postal, Richard Maher.
Quelques 15.000 bureaux de poste à travers le pays coûtent plus cher qu’ils ne rapportent. Leur statut sera étudié au cours des quatre prochaines années, et ils risquent d’être tous fermés.
Rien qu’en 2010, la Poste a perdu 8,5 milliards de dollars et cette année, elle sera à nouveau dans le rouge avec 10 milliards de dollars de pertes supplémentaires. « Si la poste était une entreprise normale, elle aurait déjà fait faillite, elle aurait été restructurée et réorganisée », constate M. Maher.
Mais comme la Poste est un organisme gouvernemental, le Congrès américain doit approuver les changements proposés par son PDG, Donahoe Patrick, pour assainir ses finances. Parmi les mesures envisagées : l’abandon des tournées du samedi et la réforme du régime de retraites. Il faudra également, a dit M. Donahoe, éliminer 220.000 emplois d’ici à 2015.
Inutile de dire que le moral des postiers s’en ressent. « Vu l'économie, et vu la pression qui s’exerce sur nous, et tous les changements dans les bureaux de poste, je vais prendre ma retraite anticipée », déclare une postière.